Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 12.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 119 —

environs du lac Balkach comme l’Airyana vaeja, car nous ne voyons nulle part, à proximité de la Sogdiane, vers le 49e degré de latitude, à l’ouest d’un important massif de montagnes, aucun autre endroit ayant pu servir de berceau aux Aryas.


§ II. — Les Aryas dans leur première patrie.

L’histoire de Yima, racontée dans le deuxième chapitre du Vendidad, va maintenant nous montrer les Aryas dans leur première patrie. Pour l’école dont il a été question page 106, la lutte de Yima contre Dahàka, qui le détrône, serait encore, toujours et partout, la personnification de la lutte des éléments dans l’orage. Sans nous arrêter plus qu’il ne convient à montrer ce qu’il y a d’exagéré dans une pareille opinion, nous ferons observer que certains épisodes de cette lutte prouvent qu’il ne s’agit pas toujours du combat des éléments. Les textes zends ont certainement peint dans la lutte de Dahâka contre Yima, puis contre Thraetaona, nous ne saurions trop le répéter, les premiers combats des conquérants aryens contre les populations anâryennes qui s’opposaient à l’extension de leurs frontières vers le sud.

La critique a le devoir de démêler les faits historiques , enfouies au milieu des mythes des légendes éraniennes ; mais prétendre que tout est mythe dans ces légendes serait juste aussi raisonnable que de nier le fond historique de la légende dorée, des chansons de geste, du règne de Clovis, etc., sous prétexte que la fiole d’huile destinée au baptême de ce roi fut apportée par le Saint--