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mitia, d’où sortit plus tard le blond Néron aux yeux bleus, s’était déjà divisée en deux branches dont l’une avait pris le nom d’Ænobarbus (à la barbe couleur d’airain), au rapport de Suétone (Néron, i et li) et de Plutarque (Paul-Emile, 25). Enfin, une légende des yeshts xv, 10-13 et xix, 29, celle de Takhma-urupa, prédécesseur de Yima, domptant et soumettant à ses volontés Anro-mainyus, le dieu ennemi des Aryas, nous parait indiquer avec certitude que les Aryas avaient soumis des tribus anâryennes, avant de donner à leur empire les premiers agrandissements sérieux que le Vendidad attribue à Yima.

De la comparaison des documents fournis par l’anthropologie et par les littératures anciennes, il paraît donc résulter que les Aryas primitifs appartenaient à la race brachycéphale aux cheveux noirs du type dit caucasien ; que dès l’époque de l’unité aryenne ils s’étaient associé une ou plusieurs tribus de la race dolichocéphale à cheveux blonds, et que ces hommes blonds aryanisés ont suivi les Aryas dans toutes leurs migrations.

Ces données sur l’ancienne composition du peuple aryen nous paraissent à elles seules suffisantes pour expliquer ce que l’histoire et l’anthropologie savent aujourd’hui de l’état ancien et de l’état actuel des populations aryennes. Mais il est possible que des découvertes ultérieures finissent par montrer que la composition du peuple aryen primitif était plus complexe, car les races humaines sont assez anciennes pour que plusieurs d’entre elles aient pu concourir à former le peuple aryen, avant que celui-ci ne soit devenu assez puissant pour commencer à répandre sa civilisation hors de sa première patrie.

C.-A. Piétrement.