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tomberions », etc. ; la particule est employée également avec le pronom sujet exprimé clfis qu’ fuin « ils ont >, et c’est sur ce fait que s’apj)uyait M. V. Lespy dans son intéressante Grammaire béarnaise (Pau, 1858, xx-300 p. in-8»), pour combattre l’opinion générale sur le rôle pronominal de ce « que > préfixe. C’est cette opinion à laquelle revient le prince L.-L. Bonaparte et qu’il cherche à démontrer. « Puisque, dit-il, M. Lespy traduit qxLc souy par a je suis », comment peut-il nier que le monosyllabe qiie puisse remplacer les pronoms sujets ? > Il y a donc ed béarnais deux sortes de pronoms personnels, dont la seconde ne présente que le pronom invariable que, indiquant un sujet de personne indéterminée. On peut le comparer, sauf la variabilité, aux c moi, toi » du français « moi je dis, toi tu manges ». Le pronom pléonastique invariable est usité en piémontais (mi i portou, voui i porte), en bolonais (m£ a port, vou a porta) : Vi et l’a de ces exemples correspondent au que béarnais de you que parti, vous que pourtdt ; ce que a du reste, pour le prince Bonaparte, la même origine que le que relatif.

J’ai résumé la note du prince Bonaparte, mais je n’ose me prononcer sur cette grave question. Une autre observation à présenter serait relative à la forme que prennent les pronoms régimes me, te, se, nous, bous, lorsqu’ils accompagnent le verbe : ils se réduisent à m, t, s, ns, b ou p, s’ils sont affixes {enclitiques, dit M. Lespy), mais deviennent em, et, es, ens, eb ou ep, s’ils sont préfixes. Les deux personnes plurielles ont aussi les affixes s ou se, pe. Exemples : que-m dara « qui me donnera », aco em desplats « cela me déplaît », trouble qui-ns accable « trouble qui nous accable », la rose nabère ens attire