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« la rose nouvelle nous attire », qu’ép saludi « je vous salue », anem-se « allons-nous-en », confessatz-pe « confessez-vous », etc.

Une dernière remarque : l’orthographe adoptée pour le spécimen ci-après est celle des Fables causides de 1776. Cependant les diphthongues formées d’a et ou y sont écrites aou. E se prononce é dans les diphthongues eou, ei, etc. ; partout ailleurs comme e du français de « me, te », etc.

Julien Vinson.

Bayonne, le 23 mai 1878.

LOU CANTIQUE DOUS CANTIQUES DE SALOUMOUN.

I

Qae-m baïsi de un pot de le sou bouque I Les tous caresses que soun mé douces que lou bin,

Quen se mesclen à l’aoudou dous touus parfums esquis ; lou toun nom qu’es u oli rependude ; qu’es perco que les gouyates que t’aïmen.

Eotrène-me après tu ; courrenis eusemble.

Lou reï que m’a heït entra den lou soun harem.

Lous nos transports et les nostes joies soun per tu soulet. Les tous caresses que valen mé que lou bin !

Quant an ratsoun de t’aïma !

II

Que souy nègre, mé que souy bère, billes de Jérusalem, com les tentes de Cédar, com lous pabillouns de Saloumoun.

Ne me dedegnits pas pramo que souy un chic nègre : qu’es lou soureil qui m’a brulade. Lous hils de le mi maï que lo’aben prese en bène ; que m’aben boutade den lous cams per gouaïta les bignes. Hélas ! le

mi bigne, à you, que l’eï bien maou goualtade.

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