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ESSAI SUR LE PATOIS GALLOT


Si chevauchia le connestable premièrement Bretagne bretonnant, pour tant qu’il la sentoit plus encliné à Jehan de Montfort que Bretagne gallot.

Depuis un siècle, la Bretagne a été l’objet de remarquables travaux : on a étudié la langue, la littérature, les superstitions des Bretons bretonnants ; M. Le Gonidec a fait une grammaire qui jouit d’une réputation méritée ; M. de la Villemarqué a été le Mac Pherson de la poésie armoricaine, à laquelle il a rendu le service — certes considérable — d’y intéresser la masse du public. Plus tard sont venus les travaux de M. Luzel, moins agréables à lire pour les gens qui ne cherchent dans la lecture qu’un délassement de quelques instants, mais plus consciencieux, plus sincères et d’une utilité incontestablement plus grande pour la connaissance des véritables Bretons. M. de la Villemarqué a fait d’agréables tableaux de chevalet ; M. Luzel, des études d’après nature. La bibliographie des ouvrages publiés sur la Bretagne bretonnante formerait une longue liste.

La Bretagne française n’a guère été étudiée que dans son passé ; presque personne n’a semblé s’apercevoir qu’elle comprenait un groupe d’un million et demi d’habitants parlant un patois à part, ayant son originalité propre, moins saisissante que celle du pays bretonnant, mais intéressante encore.

J’ai essayé de recueillir les mots du patois gallot usités