Les légendes qui se racontent le soir à la veillée sont plus nombreuses : dans un seul canton, j’ai pu en recueillir une dizaine[1]. Elles brillent peu par l’invention, et ont en général pour sujet des apparitions de revenants. Quelques-unes — en petit nombre — sont des histoires gouailleuses, agrémentées de plaisanteries ultra-rabelaisiennes.
Elles ont une tendance à disparaître, aussi bien que les superstitions qui leur ont donné naissance ; c’est un élément pittoresque qui s’en va, mais il ne faut pas trop s’en plaindre, le pittoresque disparaissant ici devant la civilisation, le bien-être général et l’instruction.
§ II. — GRAMMAIRE.
prononciation.
La manière de prononcer est très-variable : elle diffère parfois d’une commune à une autre. Mais aussi on trouve des groupes assez nombreux qui prononcent de la même manière, et sont cependant éloignés les uns des autres. C’est ainsi que le verbe aimer, à l’infinitif, est prononcé aimeu dans les environs de Rennes et dans plusieurs communes voisines de Loudéac. Certains pays ont une tendance à alourdir les mots en traînant sur la dernière syllabe ; d’autres, au contraire, semblent presque chanter en parlant.
- ↑ Depuis que ceci a été écrit, j’ai fait dans l’Ille-et-Villaine une récolte de contes considérable, parmi lesquels sont des histoires de fées très-intéressantes.