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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 14.djvu/154

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Ceci posé, j’admets parfaitement avec le prince Bonaparte que 1. urcia est « le tonnerre » ; mais de ce que ce mot traduit « Dieu », devrait-on conclure que l’abstrait et métaphysique Jaun-goicoa « le seigneur d’en haut » n’existait pas encore ? Je ne l’oserais pas, mais la question mérite d’être posée.

Quant à 4. ardum, 10. elicera, 13. uric, j’estime que le prince Bonaparte est peut-être trop rigoureux et tient un trop grand compte des nuances de prononciation ou de grammaire contemporaines. Elicera est-il proprement « l’Église » ou « à l’église » ? Peu importe, car le manuscrit donne les mots tantôt avec l’article, tantôt sans l’article : l’hypothèse de M. Webster est peut-être plus vraisemblable. De même, pour uric, ardum, il peut y avoir de simples erreurs de transcription : ces formes seraient pour ura, ardua ; le um final s’expliquerait par les habitudes latines.

Pour 11. belatera, l’explication du prince Bonaparte est parfaitement admissible, malgré le calembour étymologique d’Aymeric, qui voit dans ce mot le roman « belle terre ».

Dans 3. orgui, le r est une erreur de transcription causée sans doute par la dureté du g suivant. Le mouillement final de 6. araign serait remarquable si j’étais sûr que ign sous la plume d’Aymeric indiquât un mouillement.

7. echea, 8. iaona, 9. andrea n’offrent rien de particulier ; ao pour au ne saurait nous étonner. — 18. saia est le moderne zaia, zaya « robe, jupon, plumage ». — 17. lavarca est certainement « la sandale » alarka. — 16. aucona « dard » est l’espagnol azcona que Pouvreau