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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 14.djvu/155

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traduit, dans son dictionnaire manuscrit, en invoquant l’autorité d’Oihenart, par « sorte de dard ».

15. iaona domne iacue est intéressant, en ce qu’il démontre catégoriquement l’origine des formes actuelles Yondoni Paulo « saint Paul », Andredena Maria « sainte Marie » (formes archaïques andredona, andredana), et analogues. Ces expressions sont pléonastiques et composées du basque yaun ou andre et du latin dominus ou domina (Cf. une note de M. J. Duvoisin citée par M. G. Phillips en 1870, dans les Comptes-rendus de l’Académie de Vienne).

Quant à la répartition dialectale de ces mots, remarquons que, de nos jours, ortzi est bas-navarrais ; andre est labourdin, guipuzcoan et biscayen ; ardo est biscayen et guipuzcoan ; zaia est labourdin et bas-navarrais ; gari est guipuzcoan.

Il résulterait de ces dernières observations que les mots cités par Aymeric appartiendraient aux dialectes du centre du pays basque actuel, les plus près à mon avis (le labourdin surtout) de la langue euscarienne primitive.

Julien Vinson.

Paris, 24 février 1881.