Aller au contenu

Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 19.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 168 —

blables, où il n’y a qu’un singulier et qu’un pluriel, où les trois genres sont distingués par trois articles (tout ce qui est inanimé est du genre neutre), où enfin — idée de génie — « le temps passé est distingué du présent en élevant la voix et le futur en la baissant ». Le vocabulaire est très composite : koriam seigneur, pagot dieu, bot fils, boti fille, pornio père, porniin mère, etc. ; kay et, kau non, ne pas, chin dans, tuen de (génitif et ablatif !), etc. Les articles sont : oi le, ai la, o les. Le pluriel est terminé en os, en, in. Les pronoms sont jerh moi, sen toi (sai ton), oi il (ande son), ant nous (anri notre), oios ils. Les nombres ordinaux sont terminés en bi, charbi troisième, meniobi septième. Les suffixes verbaux sont : première personne singulier ou, n ; deuxième pers. sing. ei (fut. er, ar), première pers. pl. em, troisième pers. pl. n : je suis vié, tu es viey, ils sont vien', je crois noskion, je fais gnadou, nous pardonnons redonem. C’est purement aryen, mais n’y a-t-il pas du tzigane là-dedans ? Voici le commencement des commandements de Dieu :

Gistaye, o Israel, jerh vié oi korian sai pagot.

Écoute, ô Israël, je suis le Seigneur ton Dieu.

I. Kau rexe apin Pagot oyto jerh.

N’auras autre Dieu devant moi.

C’est très ingénieux et fort intéressant… M. Parisot a-t-il voulu jouer au Psalmanazar ? A-t-il fait inconsciemment, en s’adressant à des savants, une étourderie dont les conséquences l’ont effrayé, ce qui expliquerait ses contradictions et ses réticences ? A-t-il fait l’aveu de sa peccadille à son supérieur dom Couturier qui l’aura bénévo-