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Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 3.djvu/13

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NOTES
SUR LA
DÉCLINAISON BASQUE




Une des prétentions les plus enracinées des Basques est que leur langue n’a jamais varié, et qu’elle se présente à nous sous sa forme originale[1]. Une pareille prétention est-elle admissible ? Est-elle en tout cas sérieusement discutable ? Le linguiste le moins expérimenté pourrait-il croire un seul moment qu’il en est ainsi ? Quand nous voyons un si grand nombre de langues suivre la même marche et passer par une série plus ou moins longue d’évolutions analogues ; quand l’analyse nous montre, à nu, ces divers états successifs chez les langues du groupe aryen par exemple, nous devons penser que le basque n’a pas échappé à la loi générale et que, comme les autres langages, il s’est élevé d’un état relativement simple à la merveilleuse synthèse qu’il

  1. Badirudi ecen bertce hitz cuntça eta lengoaya comun guztiac, bata bertcearequin nahasiac direla, Baiña euscara bere lehenbicico hastean eta garbitasunean dagoela. « Il semble que tous les autres idiomes et langages communs ont été mêlés l’un avec l’autre, mais que le basque est encore dans sa pureté (première) et dans (le même état qu’à) son premier commencement ». (Gueroco Guero, par Axular, curé de Sare, 2e édition, Bordeaux, G. Milanges, s. d. [vers 1650], p. 20).