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présente aujourd’hui. Cherchons donc, là comme ailleurs, les deux éléments qui ont déterminé cette progression : les lois phonétiques et les signes dérivatifs. Si nos recherches n’aboutissent pas, il sera toujours temps de découvrir la méthode spéciale applicable à l’étude du basque.

À peine au début de mes études, il m’a paru intéressant de jeter un coup d’œil rapide sur quelques-uns des éléments dérivatifs de cette langue. C’est en lisant la note du prince Bonaparte dans un des derniers numéros de la Revue de linguistique (t. II, p. 282), que l’idée de ce travail m’est venue. Je me propose donc seulement de parler ici d’une manière générale de la déclinaison basque. S’il est essentiel, en effet, de pénétrer le plus possible dans les détails d’un idiome, il est non moins indispensable, à mon avis, de se rappeler sans cesse que cette analyse est destinée seulement à fournir plus tard des bases à des théories générales. Je crois donc qu’il est utile de temps en temps de synthétiser, sauf à n’affirmer quoi que ce soit que sous bénéfice d’inventaire et à se tenir prêt à sacrifier son système devant des découvertes ultérieures : autrement, on courrait le risque de s’égarer sans ressource dans un inextricable réseau. On me disait dernièrement dans le pays basque : « Rien de plus facile que de se livrer à des théories générales sur le basque ; mais, quant à en exposer clairement les règles, c’est autre chose ». La même personne m’avait écrit, il y a plusieurs mois : « Croyez-moi ; vous vous êtes blousé dans le verbe basque et il vous arrivera de même tant que vous n’aborderez pas la matière avec des notions moins superficielles… on croit savoir le basque qu’on l’a à peine effleuré ». Au risque de passer encore une fois aux yeux de mon honorable critique pour un effleureur superficiel, je veux tenter de résoudre la question, déjà trop débattue, de la nature de la déclinaison basque.