Aller au contenu

Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 3.djvu/366

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

femmes improvisent ainsi publiquement ; jusqu’à présent, on n’avait encore vu prendre part au concours qu’une jeune Espagnole de Fontarabie qui n’a plus paru depuis trois ans. Mlle Osorio est assez jolie ; très brune, de petite taille, vive et spirituelle, elle a plu à tous ses auditeurs : on a seulement regretté qu’elle n’ait pas été plus émue. — Je n’ai pu recueillir aucun des dialogues improvisés que leurs auteurs du reste avaient complètement oubliés quelques moments après avoir cessé de chanter.

La pièce de poésie classée par le jury au premier rang, parmi les poèmes écrits qu’on lui avait envoyés, a été chantée sur la place le lundi matin, à neuf heures, avant le commencement de la grande partie de pelote, par des chanteurs que le maire avait désignées ad hoc ; puis les quatre-vingts francs et le makhila argenté ont été remis au vainqueur, M. Augustin Etcheverry, de Sare même. Sur ma demande, M. d’Abbadie a bien voulu faire chanter ensuite la poésie qui avait obtenu le second rang. Elle est incontestablement supérieure à la première, quant aux idées et à la composition, mais le jury l’a écartée à cause de quelques fautes de grammaire. J’ai prié l’auteur de les corriger et je vais reproduire ici cette jolie pièce ; elle n’est point encore irréprochable : ainsi plusieurs personnes compétentes du pays n’aiment pas les vers 8, 30, 31, 37, 40, 46. Cette ballade est de M. Edmond Guibert, qui n’a encore écrit que quatre chansons basques et qui a droit par suite à toute l’indulgence des amateurs.

J’ai joint à chaque couplet une traduction serrant le texte d’aussi près que possible. Des notes donneront une traduction plus littérale de certains passages auxquels le mot à mot exact aurait enlevé tout leur charme. Une seconde série de notes exposeront les remarques grammaticales auxquelles peuvent donner lieu certains vers du texte. Le dialecte