Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 3.djvu/373

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ditu « il les a » est pour diotza ou diozka « il les a à lui » — (d). darot, daut. C’est la même forme ; daut seul est employé dans la conversation ; darot est théorique, mais tous les Basques, même les moins lettrés, la tiennent pour réelle et authentique. — (e). Cette répétition est très familière aux Basques ; en parlant français, ils diront toujours par exemple : « Je ne suis pas malade, non » ou « il voulait, oui ». — (f). Yaz suivant les dialectes varie en chaz et igaz, cf. port, chegar, esp. llegar. — (g). Cette forme de locatif n’est pas employée ici correctement ; comme il s’agit d’une personne il eût fallu dire yaunaren baithan. — (h). Argitzen du, sans régime déterminé. Expression très basque.

NOTE À LÀ PAGE 367.

En basque, le tutoiement existe à toutes les personnes ; c’est-à-dire que toutes les formes verbales sont susceptibles de quatre modifications différentes que M. l’abbé Inchauspe appelle les traitements indéfini, masculin, féminin et respectueux ; ces trois derniers sont appelés par le prince Bonaparte formes allocutives. Le second ou le troisième s’emploie lorsqu’on veut adresser familièrement la parole à un homme ou à une femme ; c’est là le tutoiement basque. Ainsi un émigrant dira à sa fiancée : dirua irabaziko dinat, eta gero ezkonduko gaitun, « je gagnerai de l’argent et nous nous marierons ensuite », et elle lui répondra : Bainan itsasoa traidorea duk, « mais la mer est traîtresse ! ». Ainsi, le sexe de la personne à laquelle on parle détermine l’emploi des formes masculines ou féminines.

Le traitement indéfini est généralement usité ; les Basques ne connaissent pas tous les trois autres qui servent très peu. Et même le labourdin, le guipuzcoan et le biscayen ne possèdent pas le respectueux en dehors de la seconde personne du singulier ; un autre dialecte au contraire n’a pas d’indéfini ; le respectueux