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En im, om et um : imin-i, ipin-i, ifin-i « placer, mettre », omen « réputation, on-dit », ume, hume, kume « petit », ime « poupon », kama « timon » (?).

En m initial : mando « mulet », men « docile, doux », mende « siècle », min « mal, aigu », mendi « montagne » (?).

Ce qui donnerait une racine EM ou AM (ou KEM, KAM) au sens manifeste de « station, arrêt, pose, pression », ce qui correspond à l’idée de « mouvement subjectif », formée de KA ou KE et d’une racine primitive en M suivie d’une voyelle.

Chavée ramenait toutes les racines indo-européennes, en dehors des onomatopées, à deux catégories ayant la signification de presser et de tendre, c’est-à-dire aux deux genres des mouvement que je retrouve dans les racines basques. J’ai constaté la même chose en dravidien. Ce serait donc un fait normal, la résultante d’un état normal de l’esprit humain à une période spéciale de son développement.

Mais en admettant la formation, par le préfixe E ou plutôt KE, de racines secondaires, quels seraient le rôle et la signification de ce KE ? Il est vraisemblable qu’il s’identifierait avec le suffixe KE qui, dans la dérivation verbale, marque le potentiel, le conditionnel, le futur aoristique : duke « il l’aura, il peut l’avoir, il l’aurait ». Ce ke correspondrait donc à une idée de contingence, d’incertitude, d’affaiblissement ; mais, préfixé, le sens peut être tout contraire et marquerait