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ou aboztua, setemer, abendua ou abentia et aphirilla (bien que d’aucuns en fassent aberailla « le mois du bétail », mais abere est « habere » et les Basques en ont dérivé aberats « riche » comme pecunia est rattaché à pecus) ; 2° les mots en ila ou illa ; 3° ceux en aroa ; 4° les mots sans terminaison spécifique, opea (avril), ekhaina (juin), uzta (juillet, août), agorra (septembre), urria et urrieta (septembre, octobre) : uzta « la moisson », agorra « le sec, la sécheresse », urria « l’inondation » et urrieta « les inondations », ne sont que des abréviations de uztaila « le mois de la moisson », agorrila « le mois de la sécheresse », urrila « le mois des inondations » ; opea est pour opaila « le mois de la taille » ; quant à ekhaina, peut-être pour ekhaila, je le rattacherais au radical egu « soleil, jour » et j’y verrais volontiers « le mois du jour » ou « du soleil » par opposition à beltzilla ou ilbeltza « le mois noir » ou « de l’obscurité » (décembre, janvier).

Les noms en aroa (aro « époque, saison ») paraissent être plutôt des noms de saisons que des noms de mois : otsaroa (mars) « la saison du froid »[1], ostaroa (mai) « la saison des feuilles », errearoa (juin) « la saison de la grande chaleur », azaroa (novembre, octobre) « la saison des semailles » ; on pourrait y ajouter urriaroa (automne) « la saison de l’inondation ». Je rappelle les noms ordinaires des saisons : uda « l’été », urriaroa et udazkena ou

  1. L’orthographe ots pour otz, kotz, ne m’arrête pas, car nous avons d’autres exemples de permutations entre s et z.