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LA SORCELLERIE DANS LE LABOURD
AU SEIZIÈME SIÈCLE

Dans tout le clergé français, les prêtres basques se distinguent par leur instruction, leur valeur personnelle, leur dignité et leur haute moralité. Il ne m’en coûte pas de leur rendre ce témoignage, car je les ai beaucoup étudié et fréquenté quand je poursuivais mes études basques et je ne suis pas suspect de partialité. Mais il faut reconnaitre qu’il n’en a pas été toujours ainsi et il est puéril de nier des faits existants. Au seizième et au dix-septième siècle, les prêtres basques, des deux côtés de la frontière, menaient une vie fort peu édifiante. Sans remonter jusqu’à ces délibérations des Juntes de Biscaye, plus ou moins authentiques, qui autorisaient les prêtres du pays à entretenir des concubines, barraganas, afin que les honnêtes femmes soient à l’abri de leurs attaques, nous avons des témoignages plus probants, celui par exemple que rapportait M. G. Lacombe dans un de nos derniers numéros.

En 1545 parut à Bordeaux un recueil de poésies basques composé par le curé de St-Michel-le-Vieux, Bernard Dechepare. Ces poésies sont pour moitié religieuses et pour moitié amoureuses : dans cette dernière