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deux formes juxtaposées de deux. On trouve, en effet, pour deux, en mandé : fe-ra et fu-la. Dans wo-ron-wu-la on a donc, de toute évidence, wo-ron pour fe-ra et wu-la pour fu-la.

En mandé-susu on a, pour six, se-ni, équivalent direct de si-lu et si-b, deux formes de deux du baghirmi citées dans l’échelle établie plus haut. Six est donc exprimé, en mandé-susu, simplement par une forme de deux, comme en basque et par une forme avec début en « s », encore comme en basque. Pour sept, le mandé-susu offre su-li-firin, soit su-li deux et fi-rin encore deux, puisque deux isolé est firin en mandé-susu.

Passons à l’examen de sept basque : sa-s-(pi). Le dernier élément : « pi » a, de toute évidence, la valeur deux. C’est, en effet, le bi, deux, du basque, à peine modifié. Cette forme en pi, pour deux, notons-le, est une équivalence de celles : ba, buo, pa, fa et we relevées dans l’échelle comme appartenant à l’egba. La forme de deux basque est donc en relation directe avec des formes africaines de deux, alliées à celles du bantou.

Or, si pi, de sa-s-(pi) veut dire deux, il devient incontestable que sa-s est un équivalent de main, comme nous l’avons avancé. La valeur main rencontrée ici avec une nuance de : deuxième (main).

Pour huit, le basque présente sor-(tsi). Nous voyons, dans cette forme de huit, un premier élément deux,