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Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/136

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’È" 132 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE’ ET DE MORALE.

réaction est positive, on peut la considérer comme l’apport d’un élément nouveau, comme un accroissement d’être. En devenant partie intégrante du fait oit la volition se produit, l’objet se renforce ; quelque chose intervient en sa faveur, s’ajoute à lui, et lui communique une importance particulière. Mais cela même, c’est tout simplement le plaisir éveillé par l’objet voulu. D’une’ manière générale, le plaisir est-il autre chose que la conscience en tant qu’elle se prononce pour l’être, en tant qu’elle se différencie au profit de ce qu’elle transmet, bref en tant-qu’elle réagit positivement ? Les deux notions de réaction positive et de plaisir deviennent ainsi pratiquement équivalentes. On pensera naturellement que nous prenons le mot plaisir en son sens le plus large ; que nous ne parlons pas d’une “ seule espèce, mais de toute espèce de plaisir. De la sorte, il nous est permis de dire que si, dans tel cas particulier, tel plaisir fait défaut, en revanche tel autre peut être senti, ne serait-ce que celui du sacrifice dont nous aurons l’occasion de montrer la puissante M réalité. Même quand nous ajournons nos satisfactions, même quand nous semblons renoncer toute jouissance, il se peut qu’il n’y ait, dans les profondeurs de notre volonté, qu’un échange de plaisirs, et qu’en définitive nous n’ayons pour le faire d’autre raison qu’un plaisir. On pensera aussi que nous ne confondons point l’action volontaire avec l’action réflexe, mécanique, issue peut-être d’une suite de volitions, mais de volitions disparues. Enfin on pensera que

!b nous réservons ce qui concerne les volitions en quelque sorte défor--mées 

par la dialectique. Lorsque la réaction, se tournant contre son objet, est négative, on peut la considérer, par des raisons inverses

!j mais analogues aux précédentes, comme due â la douleur. Dans ce 

cas, comment se forme-t-elle ? Directement, ou par l’intermédiaire d’une réaction positive ? Parce qu’il est impossible à la conscience de se maintenir en état de dépression, de diminution, ou bien grâce à un concept agréable que la douleur ferait surgir par association ? Toujours est-il qu’il se produit une -dépression, une diminution de la conscience, et par cela même une douleur. D’une manière générale, qu’est-ce que la douleur, sinon la conscience en tant qu’elle se retire de l’être, en tant qu’elle s’efface au détriment de ce qu’elle transmet, bref en tant qu’elle réagit négativement ?


Voilà doncla volonté étroitement rapprochée du plaisir et de la douleur. C’est dans la mesure de nos intérêts et de nos craintes, de