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-J.-J. GOURD. – LES TROIS DIALECTIQUES. 133
nos amours et de nos répulsions, que nous voulons et, récipro- ..quement, c’est dans la mesure où nous voulons, que nous sommes heureux et que nous souffrons. Par conséquent, l’accroissement de force volontaire ne sera obtenu que par un accroissement de plaisir et de douleur. – Mais, pratiquement, on .ne peut eu rester là. Ne ’serait-il pas contradictoire, en effet, de chercher à la fois le plus de ` plaisir possible et le plus de douleur possible ? L’une des recherches • ifannulerait-elle pas nécessairement l’autre ? Il faut choisir entre elles. Et certes, rien ne .s’opposerait d’emblée à ce- que l’on s’orientât du côté des douleurs. Là aussi, il y a des réactions qui.. F pourraient être coordonnées. Vouloir fortement non, ce serait encorej vouloir fortement. L’ascétisme se justifierait ainsi à litre de fin. s L’ascétisme, dis-je, et non le pessimisme ; car celui-ci, loin de viser" à augmenter la douleur, et avec elle la volonté, songe au contraire ̃ ii les éteindre l’une et l’autre. Le pessimisme est encore une dialec- °~ tique entreprise au point de vue du plaisir, et c’est de la dialectique ~-v`G des douleurs que nous parlons ici. Cependant on remarquera que cette dernière envelopperait quelque singularité, peut-être même quelque contradiction. Son but serait celui-ci vouloir des objets – car la dialectique est elle-même un vouloir, un vouloir positif – pour ne pas les vouloir ; vouloir des objets qui ne seraient pas voulus. Encore si cette recherche de la douleur devait aboutir au" plaisir de de’ braver la douleur – c’est probablement un plaisir de ce genre qui >. inspirait aux Cyniques leurs fameuses maximes – mais, dans ce cas, nous ne. rechercherions plus la douleur que comme un moyen, :~S et en somme nous travaillerions à une toute autre dialectique. Cette considération n’est pas péremptoire, sans doute ; elle suffit cepen- ~y dant à justifier le choix opp.osé de l’humanité. – Mais l’humanité, •s’est inspirée d’une raison bien autrement forte. A ses yeux, le plaisir vaut par lui-même et, si elle a trouvé quelque intérêt à la morale, c’est surtout en raison des rapports que celle-ci peut avoir avec le» plaisir. ’ ?~
Est-ce l’accroissement de force volontaire, ou bien l’accroissement de plaisir, qui a été l’objet de la préoccupation initiale ? Je serais bien tenté d’admettre là seconde hypothèse. Si l’on pouvait trouver un, esprit non’prévenu, quelqu’un qui n’eût pas été en tyrannie- de système, et si l’on pouvait l’interroger sur sa visée constante et définitive si nous osions seulement nous faire, cette demande à nous-mêmes en.,ces moments où la dialectique semble perdre sur nous ses : prises,