Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/17

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J.-J. GOURD. ’– tES TROIS D1ALEGTIQUES. 1"3 iâ

vention dans la vie intellectuelle.- ELles se présentent avec la mise en ordre elle-même, elles surgissent du simple rapprochement des J’ objets. Objeclera-t-on que ce rapprochement, loin de les constituer/ les suppose ? que, par exemple, on ne saurait mettre en ordre les objets qu’en les disposant, les uns à côte des autres, les uns après ou avant les autres, et que pour cela il faut être_ déjà en possession des catégories d’espace et de temps ? C’est la tyrannie du langage et de- ~s nos représentations accoutumées qui crée cette difficulté. S’il y a ua cercle vicieux dans les formules d’explication, il n’y en a pas dans l’opération elle-même. -`

II serait hors de propos de passer en revue tous les moments secondaires de cette première mise en ordre. Remarquons seulement comment nous arrivons’ aux arrangements de temps et d’espace, puis à ceux de causalité.. – Dans une première catûgorie.nous mettons les. objets qui .s’offrent clairement, distinctement, à la pensée, qui. se prêtent à des rapprochements faciles, et qui nous semblent par cela même en possession d’une existence ferme, celle /j de la pleine réalité. Dans une seconde catégorie, nous mettons les objets qui, au contraire,’ ne s’offrent pas clairement à la pensée, et ne se prêtent pas à des rapprochements faciles. Ceux-ci, nous sem- ? ble-t-il, n’ont pas une.existence ferme, ils vont et viennent, ils sont et ne sont pas ; ils appartiennent à une catégorie mixte entre l’être t < et le non-être ; disons qu’ils sont idéels. Et voilà la double catégorie ’’ ?de l’espace et du temps. – Mais pourquoi ne pas établir, de chaque côté, des catégories subordonnées ? Parmi les objets distincts dont nous avons fait l’espace, les plus distincts formeront donc, en. série décroissante, la catégorie ou dimension de longueur. Les autres, toujours eh série décroissante, formeront la dimension de largeur. Nous imaginerons même la dimension de profondeur pour1 ~j les objets moins distincts encore que ceux de largeur, mais plus fermes que les idéels purs ; pour ces objets simplement imaginés, ° ’ ;? mais assez clairs pour prendre place parmi les réels. Ces dimensions elle-mômes seront divisées, et nous aurons pour les ’diverses décrois- M sances d’intensité, l’avant et l’arrière, la droite et la gauche ; le S dessus et le dessous. Bien plus, les mathématiciens de nos jours concevront une quatrième dimension, dont ils n’auront pas même la perception imaginaire, qui ne se présentera à leur esprit que par un signe* un nom, une simple possibilité indéterminée, et qu’ils essaye^ rout de placer à côté des autres catégories d’objets péels. Ils y seront j