ÉTUDES CRITIQUES
DE L’USAGE SCIENTIFIQUE DES THÉORIES PSYCHOLOGIQLTES A PROPOS DE DEUX LIVRES RÉCENTS
IL LA PSYCHOLOGIE DES SENTIMENTS
Par M. RIBOT. 1
L’article de M. Ribot sur les caractères paru dans la Revue philosophique de novembre 1892, et que nous avons analysé ici même, a marqué selon nous un changement dans sa manière Jusqu’alors M. Ribot s’était posé la question suivante Quelle ` hypothèse pourrait-on imaginer, dans l’état actuel de nos connaissances, qui permît de ramener les faits de conscience à Y unité des lois physiologiques ? Les notions que nous possédons sur les conditions physiologiques de ces faits étant assez pauvres, il ne pouvait s’agir ici d’une hypothèse scientifique. M. Ribot ne cherchait pas l’explication actuellement applicable aux phénomènes il n’est pas parti de l’hypothèse physiologique pour en établir en savant et expérimentalement la preuve. C’est ainsi qu’il n’a pas à la façon des pathologistes essayé de déterminer les conditions cérébrales précises de la mémoire ; il n’a pas davantage, à la façon des psychologues anglais, étudié les lois de la mémoire dans leur complexité la description de la mémoire n’avait-elle pas éîé faite, ef faite définiti1. Voir le numéro de la Revue de Métaphysique et de Morale de janvier 1897. . L’évolution de M. Ribot date sans doute de plus loin l’article sur les Idées générales où l’on peut l’entrevoir déjà est de 1891 (fie», phil., XXXII, p. 376), mais l’article en question est comme le symbole de la transformation dont nous constatons ici le parfait accomplissement.