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J.-J- GOURD. – LES TROIS DIALECTIQUES. 17-

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oppressé la pensée philosophique n’est en réalité qu’un pseudo-problème. La dialectique ne doit .pas s’en embarrasser. C’est bien assez que, en s’efforçant d’organiser l’être selon les lois strictes de la causalité, elle ne puisse, sans trop s’éloigner de la conscience primitive, éviter la restriction que nous avons signalée.

Mais ne pourrions-nous, avant de passer, à un nouveau degré de Ta dialectique, compléter nos résultats par une coordination causale d’une autre espèce ? Le théisme traditionnel, par exemple, nous dit ne nous bornons pas à la considération des objets individuels, qui, d’ailleurs, ne s’expliquent pas suffisamment les uns les autres, et i rattachons leurs séries, l’ensemble de leurs séries, le monde, en un’ mot, à un être qui en soit distinct tout en le dominant. – En vérité,’ je ne vois pas bien ce que nous y gagnerions. Et d’abord, s’il est vrai

? que le monde se compose d’objets individuels, nous serions mal 

avisés de recourir pour l’expliquer à une cause qui, nécessairement, devrait être universelle. Une cause universelle – on ajoute infinie – ̃pourrait-elle produire autre chose qu’un effet universel, infini ? Et encore s’il est vrai que le monde se compose’ d’objets imparfaits, nous serions mal avisés de recourir, pour l’expliquer, à une cause qui

est ordinairement tenue pour parfaite. Une cause parfaite pourrait-elle

produire autre chose qu’un effet parfait ? En tant qu’extérieure au monde, cette cause ne serait pas moins inutilisable. Nous avons ̃ e déjà regretté que la coordination concrète ne reliât pas plus intimement les termes individuels entre eux pourtant il n’y a aucune j comparaison possible entre leur distinction et l’écart qu’il faudrait t supposer entre le monde et sa cause infinie. Comment passer de ce dernier terme a l’autre, et réciproquement, sans les plus grands efforts de pensée ? Remarquons encore que la difficulté qui nous à précédemment`arrêtés serait. ><. ’rec’ulë7é. ;Adméttons .qute l’être précédemment arrêtés ne serait que reculée. Admettons que l’être < conçu hors du monde puisse entrer dans un rapport de causalité avec le monde mais lui-même ne sera-t-il pas le point de départ d’une régression causale nouvelle ? Logiquement, ne faudra-t-il pas lui donner des pareils qui l’expliquent, des antécédents et des coexistants nécessaires dont il dépende son tour ? On dira bien qu’il est absolu, c’est-à-dire se suffisant à lui-même ; mais de quel droit lui accorder cette qualité ? De quel droit, après lui avoir donné une place dans la coordination à titre de cause, lé soustraire à la • coordination à titre d’effet ? Si l’on procède ainsi à son égard, pourquoi ne procéderait-on pas de même à l’égard d’un terme individuel v,