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valeur objective ; c’est au contraire le continu qui vient des choses, et qui exprime le mieux l’infinie variété du Réel c’est un « objet qui ne vient point de notre intelligence, et qui, de sa nature, pourrait bien être inintelligible (p. 10) ». Le continu est « le résidu du monde sensible, » (p. 10), « un substitut de la réalité sensible » {p. 19), que la quantité discrète ne parvient pas à épuiser C’est une « énigme indéchiffrable offerte par notre sensibilité aux vaines analyses de notre entendement (p. 10) ». « Échouer sur le continu, c’est donc, pour l’entendement, échouer sur la réalité (p. 19). » Ce qu’il y a de réel dans le phénomène, c’est « ce que le nombre, avec, ses relations immuables et fixes, ne saurait exprimer, à savoir le progrès, la puissance de changer et l’acte incessant du changement, ou, d’un seul ’mot, l’intense et continuelle vie du phénomène (p. 19). « C’est donc par sa puissance indéfinie d’agir que la réalité échappe, sinon quand on l’arrête et quand on l’interrompt, au nombre et a la science ; et qui sait si le continu, pour envelopper dans le présent cet infini du phénomène, ne devait point lui-même être infini, inépuisable pour toute équation, et assez indéterminé pour recevoir, dans la suite des temps, l’infinité des déterminations possibles ? (p. 19-20). » En résumé, le fond de la nature parait bien être infini et continu ; des lors il ne faut pas la concevoir sous la forme d’une pluralité discrète d’individus, surtout quand on considère comme E contradictoire « un nombre actuel et infini d’unités réelles (p. 137) », mais bien plutôt sous la forme d’une diversité continue, qui sauve et réconcilie l’unité et l’infinité du Réel.
Aussi bien est-ce la conclusion qui parait ressortir de la critique des sciences positives car le fait que la science est entrainée dans une régression sans fin vers un élément dernier qu’elle ne peut jamais atteindre, semble manifester la continuité et l’infinité réelles de la nature et c’est ce qui explique que toute discontinuité et toute limitation imposées aux phénomènes ne puissent être que provisoires, et doivent être fatalement dépassées. La nécessité même de cette régression indéfinie, si elle pouvait être établie, prouverait que le monde physique est essentiellement continu. En tout cas, les inductions les plus probables qu’on puisse tirer des échecs répétés de l’atomisme sont favorables à l’hypothèse de la continuité et de . Le cadre de la quantité. est trop étroit pour les contenir (les phénomènes et té réel) avec les puissances qui constituent leur vie présente, toute pleine du passé et déjà grosse de l’avenir tp. 13) ».