Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/251

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̃̃"̃’ ̃’ ̃ ̃’ ̃b.êoUTtJRAti – -Sur Thypothèse cfes atomes ? :MT ce n’est pas en poussant à l’extrême ses conséquences, ou plutôt ses inconséquences réalistes, mais au contraire en renonçant à l’hypothèse, non seulement superflue, -mais ruineuse, de l’existence des choses en soi.

En arrivant au terme de cette longue étude, où nous avons contredit l’auteur sur presque tous les points, le lecteur se demande peut-étre, non sans inquiétude, ce qui reste (en admettant que nos critiques soient justes) d’un ouvrage si consciencieux et si profond. Il en restera un enseignement et un exemple. D’une part, le livre de 1 M. Mannequin instruira les philosophes de l’état actuel des théories scientifiques ; il les mettra en garde contre les généralisations téméraires et hâtives qui usurpent l’autorité de la vraie science, et qui seules ont « fait banqueroute ».’ D’autre part, il pourra apprendre aux savants eux-mêmes à se défier de leur matérialisme instinctif et naïf, et à ne pas attribuer une réalité ..objective aux symboles et aux, formules, lors même qu’ils réussissent. Il contribuera à ,rapprocher des sciences la philosophie, non pas pour en faire une science comme les autres, mais pour lui rendre son objet naturel et propre, et pour l’asseoir sur les bases solides de la Critique ; et par suite, à faire cesser entre elles un long divorce et de funestes malentendus. Enfin il montrera la bonne voie aux futurs philosophes, et sera pour eux un guide précieux dans les études scientifiques qui leur sont plus que jamais indispensables. Quant à la doctrine elle-même, elle fournira (notre critique en est la preuve) une ample matière à la réflexion et à la discussion. Nous espérons qu’elle donnera aux esprits méditatifs une impulsion puissante et féconde. Aussi ne regrettons-nous pas d’avoir retenu si longtemps l’attention de nos lecteurs sur cette œuvre magistrale, et ne songeons-nous pas à nous en excuser. Il convenait à cette Bévue, plus qu’à toute autre, de lui rendre l’hommage qui lui était dû, et .de célébrer dignement un événement aussi remarquable que rare l’apparition d’un métaphy- «  sicien.

LOUIS GoUTURAT.