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J.-J. GOURD LES TROIS DIALECTIQUES. 27. ~.HM

vlTT’ T,o ~hhmiam~m~en»-n -.T :fl f-il-r :f1’)’a"~f ;0 n1"~rl ;on-~nTV l"I. ~t"7. III. Le Phénoménisme. – La dialectique prodigieusement étendu le champ de la conscience, multiplie les termes et les séries de Ë termes, rapproché toujours plus étroitement ces termes et ces séries, – et cependant elle se trouve encore en présence de ce dualisme le sujet et l’objet.. C’est elle-même, sans doute, qui l’a fait naître. Dans la réalité donnée, la conscience ne s’oppose point encore à son objet. Réalité et conscience de la réalité sont, au point dé départ, une seule et même chose. La distinction ne vient qu’avec les arrangements de la science. De même que les catégories de temps et d’espace, les catégories de sujet et. d’objet sont un produit de la mise en ordre. Il faut, d’ailleurs, les distinguer avec soin des précédentes,, ainsi que de celles de psychique et de physique. A quoi correspondent-elles ?

Quelle en est la raison d’être ? Quel en est le procès, 

particulier ? Nous ne le chercherons pas ici. Toujours est-il qu’elles jouent un rôle très important dans la formation du monde empiriste, el qu’elles se maintiennent pendant toute l’évolution du rationalisme. D’un côté, ce qui prend conscience de l’autre, ce dont il est pris conscience cette distinction est partout supposée. Et. même elle se précise et s’accentue ordinairement ainsi d’un’côté, la conscience de l’autre, ce qui n’est pas la conscience. La rationalisme, il est vrai,a fini par substituer le physique au psychique, mais il n’a point prétendu que le physique pût se passer de conscience. La distinction du sujet et de l’objet demeure donc intacte après lui. D’autre part, ` le rationalisme n’a réduit le monde objectif à des unités abstraites, à des idées, à quelque chose de purement intelligible, qu’en lui. maintenant une existence hors’de la conscience. Or ce dualismes persistant, après avoir beaucoup servi la dialectique, lui devient terriblement embarrassant. C’est un hiatus qui arrête court le’mou-, veinent de l’esprit : Aussi longtemps qu’on ne réussit pas au moins à l’atténuer, ,la coordination subit un grave échec. Ne sail-on pas,, d’ailleurs, qu’il a fourni les principaux arguments du scepticisme r Y grec, c’est-à-dire du plus radical de tous les scepticismes ? Il’ est de fait que l’on trouve de grandes difficultés à passer du sujet à l’objet, ainsi que-de l’objet au sujet. Ils sont censés en communication l’un avec l’autre, et l’on ne voit pas la possibilité de leur communication. Comment voulez-vous que la conscience sorte. *j d’elle-même, ou, si l’on aime mieux, qu’elle s’ouvre elle-même, pour 1 saisir ou recevoir ce qui n’est pas elle-même ? Le mot de conscience t n’éveille-t-il pas aussitôt l’idée de quelque chose de renfermé en soi,

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