28 .REVUE. DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
«.fnn ,™r,orvf nnotoccinn mi <» ri p soi ?*(ïftrei as avait déià avancé à cet et’ne prenant possession que de soi ?’Gorgias avait déjà avancé à cet égard l’argument décisif on ne saurait connaître un objet qu’en devenant cet objet. Et Leibniz a eu mille fois raison de le confirmer en disant que les monades n’ont point de fenêtres par lesquelles elles pourraient voir ou être vues. De nos jours, il est vrai, on a parlé de consciences pénétrables, communicables, mais s’est-on bien rendu compte de ce qu’on disait ? N’a-t-on pas confondu les conditions ou les suites de la chose avec la chose elle-même ? D’autre part, comment voulez-vous que l’objet, c’est-à-dire ce qui en soi n’est pas conscience, pénètre dans la conscience, c’est-à-dire devienne conscience ? Chose à remarquer, à mesure que la dialectique avance, cette pénétration d’un terme par l’autre devient toujours plus difficile à comprendre. L’objet, privé non seulement de tel élément qualitatif, mais de toute qualité, de tout caractère psychique, réduit à de l’étendue et du mouvement, semble plus que jamais étranger à la conscience. Essayerait-on,’ à la façon cartésienne, de passer du sujet à l’objet par un terme supérieur à l’un et à l’autre ? L’histoire nous met en garde contre cette tentative ; On se créerait, des embarras là où il n’en existe pas, et pour n’aboutir en somme qu’à une coordination extérieure et insuffisante. Renoncerait-on à comprendre la pénétration d’un terme par l’autre, et se bornerait-on à les poser en simple rapport de causalité ? Cela même cesse d’être possible, dès que la dialectique fait dépendre le rapport causal de la nature des termes coordonnés. On ne saurait admettre que la conscience soit cause du non-conscience, ou le non-conscience la cause de la conscience. D’ailleurs, au point de vue causal, objet et sujet se passent à la rigueur l’un de l’autre. Il suffit d’accorder à l’un des équivalents chez l’autre. Par exemple, si le sujet éprouve de la résistance, s’il subit des modifications qui ne sont ni cherchées ni agréées, ne peut-on l’expliquer en disant que la volonté n’épuise pas la conscience, et que d’un fait à l’autre il y a un élément différentiel qui entraîne- l’activitéjet la lutte ? On ne voit pas, après cela, qu’il soit nécessaire de recourir à une cause distincte de la conscience. La philosophie a mis du temps à accepter ces conclusions, Qu’imposent-elles à la dialectique ? De continuer l’artifice qui lui a été jusqu’ici profitable. Elle a introduit, à son usage, la distinction de sujet et d’objet, et elle ne songe pas à la supprimer. Mais pourquoi, à son usage encore, ne la modifierait-elle pas ? Pourquoi ne convertirait-elle pas ou bien le sujet en objet, ou bien l’objet en sujet ? Les deux