Aller au contenu

Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

324 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

seconde règle, chacun doit éprouver la résistance et qu’il ne doit accepter soit de son passé, soit de l’influence extérieure, que s’il y reconnaît une contrainte infrangible actuellement. Et ici encore, les faits montrent que chaque psychologue établit dans les problèmes qu’il étudie un ordre différent, et même une véritable hiérarchie qualitative :iV accorde à ces problèmes non pas seulement une importance subjective ou sentimentale différente mais attribue objectivement à tel d’entre eux une influence déterminante sur la solution de certains autres ou de tous les autres. C’est ainsi que l’étudede la sensation, généralement placée au début de la recherche psychologique, n’occupe chez les uns que numériquement la première place, mais l’occupe aussi qualitativement chez d’autres qui la considèrent comme devant fournir. des matériaux utiles pour la solution de problèmes subséquents ; par d’autres encore elle est même considérée comme fournissant implicitement la solution de l’ensemble des problèmes. Il est possible aussi de constater, chez le même psychologue, l’existence d’un ordre naturel et d’un ordre adventice dans telle partie de la construction psychologique, l’ordre a été dicté par une tendance propre et personnelle au psychologue, dans telle autre, par une suggestion historique ou sociale d’où un ordre véritable dans le premier cas et un réel désordre sous l’apparence d’ordre dans le second. Et une même disposition d’un groupe de problèmes peut être chez l’un spontanée, fondamentale, par suite ordre vrai, et chez l’autre factice, extrinsèque, par suite désordre réel. Ici encore par conséquent et la logique de nos prémisses et les faits d’expérience nous font réclamer, touchant l’ordre des problèmes comme à propos de leur matière, et dans le même but, un examen de conscience psychologique préalable.

Par ce double examen, un premier arrêt factice et illusoire que notre forte tendance vers la certitude impose à notre devenir serait écarté. En effet, si nous parvenions à faire avec pleine conscience la détermination de la matière et de l’ordre de nos problèmes – détermination généralement subconsciente et à surprendre, là où ils se trouvent, le factice et l’adventice dûs à une influence extrinsèque = inaperçue, nous pourrions contre ces premières certitudes apparentes, reprendre notre mouvement propre et tenter un nouveau progrès psychologique. Le rigide, c’est ce qui nous est venu extérieurement, parce que la cause qui l’a produit pourrait seule naturellement le- modifier et qu’elle n’est plus là, ou du moins n’agit que par