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Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/346

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NOUVELLES .ESQUISSES DE PHILOSOPHIE CRITIQUE (Pin ».)

ESSAI SUR

LES FONDEMENTS DE LA RELIGION

ET DE LA MORALE

VI

DE L’IMMORTALITÉ DE L’AME

Les hommes ont toujours eu le sentiment que leur existence n’est pas un pur accident passager, mais qu’elle a une destination éternelle. Ce sentiment est le fond vital de toutes les religions qui méritent ce nom. Mais que s’est-il passé le plus souvent ? Ce sentiment s’est associé à l’instinct animal de la conservation de soi, et de ce mélange hétéroclite est née la croyance à une immortalité du moi conscient, croyance chère à une multitude d’hommes. Je reconnais volontiers que cette croyance a fait beaucoup de bien, qu’elle a guéri bien des blessures et consolé bien des tristesses ; mais elle a le tort irréparable d’être fausse et, de plus, logiquement incompatible avec ““, la vraie moralité, l’amour désintéressé du bien et du vrai, et par conséquent avec les vraies voies de l’immortalité. La croyance à l’immortalité individuelle est la suprême exaltation i. Voir les numéros de la Revue de Métaphysique et de Morale de mars, juillet et novembre 1895 ; de mars, mai et septembre 1896 ; de janvier 1S97.