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360 REVUE DE MÉTAPHYSlQDiB- ET DE MORALE.

’U’J. .a..a.,s ,na_aarnaoa~a ;r na~ uca arLVnsa.i,. pas, comme on’ le dit en termes vagues ; une perception aonfuse, niais use perception limitée à* nous-mêmes. ̃ v ; On voit par là quelle a été l’erreur fondamentale des théoriciens de la perception. Ils ont voulu produire lé plus avec le moins. Ils se sont proposé de construire le monde matériel .uniquement .avec les résidus que ce monde laisse en nous ; même ils ont poussé à l’extrême., par une abstraction méthodique, la ténuité de ces résidus ; car ils sont partis d’étals radicalement inétendus, et pourtant l’affection bien observée a déjà quelque chose d’extensif, possède une certaine couleur locale. Ils ont dû en conséquence multiplier les hypothèses, alléguer les modes de transformation les plus miraculeux pour montrer coinment des sensations inextensivesen.viennent’à se donner l’extension qui leur manquait et à occuper une place à laquelle rien ne les destinait, comment les qualités visuelles et les qualités tactiles, d’abord indépendantes les unes des autres, finissent par se rejoindre, entrant ainsi dans un ordre objectif qui leur impose l’union. Mais elles ne • rentrent si bien dans cet ordre que parce qu’elles en sont sorties, et l’hypothèse finale laquelle on a recours n’est rien de plus que l’expression du fait qu’on voulait expliquer, et qu’il faut accepter comme -primitif, à savoir l’existence d’un monde matériel distinct de la sensation. En reconnaissant cette existence sons la forma où elle est donnée,’ c’est-à-dire sous la formé d’images, on peut expliquer au contraire comment la perception des choses devient nôtre, puisque pour être telle, elle n’a pas besoin de revêtir des propriétés occultes ou de subir de mystérieuses métamorphoses elle n’a qu’à se laisser morceler en vue de l’action elle devient intérieure dans la mesure où elle devient partielle.

Ce n’est pas à dire cependant qu’on ait ainsi rendu compte de tout ce- qu’il y a de subjectif dans notre perception. Notre perception n’est, pas seulement subjective en .ce qu’elle ne reçoit que des portions discontinues de laréalité ; elle l’est encore en ce que notre mémoire /ajoute, parmi les images qu’elle a conservées, celles qui peuvent se rapporter à la situation présente. Si donc il y a dans toute perception "Un fond d’intuition réelle, il y entré aussi un apport de la mémoire, d’autant plus considérable que notre expérience personnelle est plus large et qu’elle peut -mieux nous : éclairer’ sûr ;le genre de réponse qu’il convient ’de faire aux sollicitations des choses. Ainsi, à la.longue, percevoir’ n’éstplusT qu’une Occasion de se souvenir, et ce qu’il y a de réel dans.notre perception, étant surtout ’uii signe pour notre âcti-