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Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/367

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> :vr’-DÊtBô"s’i l– Matière et. mémoire. 363

""simuler parfois l’intelligence la plus délicate, fonctionne à la façon d’un mécanisme bien monté, ; c^est la- mémoire spontanée Cfui a servi à la construire et qui, même’ quand elle semble s’être aliénée en elle, continue souvent à en surveiller le jeu. Il est dônc : bien vrai que le passé se survit à lui-même sous deux formes distinctes, dans -des dispositifs moteurs et dans des souvenirs, indépendants. Mais il est vrai aussi que les images individuelles de la mémoire et les habitudes motrices se rencontrent et se mêlent, si bien-que les habitudes motrices,incontèstablement,liées à l’exercice’ de Factivitécéfébrale, paraissent être le support et- la cause des souvenirs conscients. C’est pour être parties de l’observation de ces- états mixtes,- sans faire · effort pour dissocier en euxjes deux éléments de provenance diverse, que la plupart des théories, ont abouti à l’hypothèse étrange de sou-venirs emmagasinés dans le cerveau, susceptibles, on ne sait comment, de passer de l’inconscience à la conscience. Il est d’autant plus nécessaire de distinguer dans ces états ce qui revient à Faction naissante, c’est-à-dire -au cerveau, et ce qui appartient la mémoire indépendante, c’est-à-dire aux souvenirs4magës. ; Ces états,- étant moteurs, doivent par un certain côté prolonger une perception actuelle, étant images, doivent, par un autre côté, reproduire des ̃ perceptions passées. Or l’acte par lequel nous ressaisissons lé- passé dans le présent est la reconnaissance. Cet acte est-il aussi simple qu’on le suppose ? ̃̃̃

Pour la plupart des psychologues, reconnaître, c’est associer une perception actuelle à une perception antérieure qui lui ressemble, et g dont l’évocation constitue le souvenir conscient. Mais,. dansce cas, il ne devrait plus y avoir reconnaissance quand les images anciennes ont disparu, et il devrait toujours y avoir reconnaissance quand ces images reparaissent. Or il arrive que des malades peuvent se donner la vision intérieure parfaitement nette d’un objet qu’onleur nomme sans ° être capables de le reoQnnaitre quand on le leur présente, et que dans d’autres cas ils peuvent reconnaître, malgré unééelipse complète des images visuelles, certaines-choses familières. Cela prouve ’que- les états passés auxquels se rapporte une perception présente peuvent ne reparaître que. comme tendances motrices, et que sous cette forme ils sont.indépendants des images qui les représentent. De là vient que ` les images peuvent reparaître sans .que les tendances soient capables -de s’exercer et aussi que les tendances peuvent s’exercer sans qu e les images- soient capabies-de reparaître. -Nous : saisissons donc-surle