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fait la dissociation des souvenirs-images et delà mémoire motrice." fait la dissociation des souvenirs-images et delà mémoire motrice."Aussi devons-nous distinguer deux sortes de reconnaissances. La première consiste en ce que le corps fait correspondre à une perception renouvelée une démarche devenue automatique ; comme toute perception usuelle a son accompagnement moteur organisé, le, sentiment de reconnaissance usuel asa racine dans la conscience de cette organisation de plus en plus fixée. En principe, notre système nerveux, tendu entre la perception et l’action, est pour ainsi dire trop préoccupé de réaliser l’avenir avec le présent pour laisser s’introduire dans, son opération les images du passé ; mais, comme ces images, toutes subsistantes, tendent à reparaître, celles qui peuvent s’accorder avec l’attitude actuelle du corps et se prolonger dans les mouvements que le corps prépare, rencontrent moins d’obstacles que les autres ; et voilà comment la perception actuelle évoque l’image antérieure, moins en vertu d’une similitude théorique, qu’en vertu de la similitude de l’action à laquelle l’une et l’autre se disposent. Aussi les maladies de la reconnaissance devront-elles être caractérisées, soitpar l’impossibilité d’évoquer les images anciennes, soit par la rupture du lien entre la perception et les mouvements concomitants habituels. Or le premier fait est tellement incontestable que l’abolition apparente des souvenirs visuels a servi pendant un temps à définir les maladies de la reconnaissance, et pour le second de ces faits, s’il n’a pas été institué d’expérience régulière destinée à l’établir, on peut du moins invoquer des détails d’observation très significatifs ; des sujets atteints de cécité psychique sont privés du sens de l’orientation ; s’ils doivent dessiner ou copier, ils n’ont plus la faculté de démêler les articulations de l’objet qu’ils ont sous les jeux, c’est-à-dire d’en compléter la perception visuelle par une tendance motrice à en figurer le schème.

Mais il va une autre espèce de reconnaissance que cette reconnaissance automatique qui prolonge la perception pour en tirer des effets utiles et ainsi nous éloigne de l’objet ; il y a encore la reconnaissance attentive qui nous ramène à l’objet et dans laquelle nos souvenirs vont d’eux-mêmes rejoindre la perception ; pour en dessiner les traits saillants. On explique mal que la perception puisse être .réfléchie par le ,souvenir quand on la représente, avec la plupart des .psychologues, comme, partant de l’objet pour, n’y pas revenir et comme provoquant, par la propagation de l’ébranlement qui l’a prodwtexà la suite des sensations les idées, à la’ suite des. idées les plus