412 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
trouver une voie entre le Charybde et le Scylla de la spéculation abstraite et de la volatilisation subjective
IV
Or le traitement noologique de la religion comprend trois problèmes principaux. la vérité de la religion au sens universel, la vérité positive d’une religion spécifiée, la relation de la vie immédiate et des données de l’histoire à l’élément intérieur de la religion. Le sens de la première question est le suivant est-ce que la vie ^spirituelle, conçue comme un tout et comme un être actif, demande là être fondée sur un ordre de choses byperempirique ? ne démontret-elle pas par son développement propre la présence d’un tel ordre de choses ? Cette question ne saurait être tranchée sans dépasser d’abord le chaos confus qui constitue la vie de l’esprit dans l’état. moyen "de la civilisation, sans supprimer le mélange habituel avec les petits intérêts des individus et des partis, et parvenir, en s’affranchissant de ses phénomènes épars, à une vue générale de l’ensemble. Mais si l’on obtient ce résultat, alors l’existence de racines plus profondes et de combinaisons plus intimes que celles que nous donne l’expérience n’est pas méconnaissable. Toute vie spirituelle est un effort du point vers l’ensemble, un élargissement du sujet en un n univers, une appréciation de toutes les actions humaines conforme à des règles idéales, l’influence et la prédominance de grandeurs absolues dans le domaine de notre activité. Partout ici l’action a dépassé les intérêts du simple point particulier, partout une vérité de fait, un bien en soi, a été adopté par notre vouloir. Mais comment tout cela est-il possible, sans la présence intérieure et l’action relevante d’une force unifiante supérieure à toute individualisation et à toute division du monde donné ?
Même l’exercice de la pensée pure, comme Sigwart en a fait récemment la démonstration lumineuse, est incompréhensible sans )un être vivant qui fonde toutes choses et comprend en soi toutes ^choses. Comment pourrions-nous sans cela, dépassant le mécanisme spirituel, tendre de nos aspirations et de nos espérances à une vérité universelle, passer de la pensée à l’être ? Est-ce que dans ce travail i. Ces idées sont exposées avec plus de développement dans mon livre D.er Kampf um einen geistigen Lebensinhalt, 1896.