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496 RE-VUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

groupe à part, le groupe supra-organique 1. Quels sont donc les rapports de la sociologie et de la biologie ? Assurément, on ne saurait déduire les lois sociales des lois biologiques. Mais la sociologie apprend de la biologie 1° que son objet est à étudier de la même façon ;2a que sa méthode doit employer la classification, l’induction, et la déduction. Et, en troisième lieu, la sociologie se sert de résultats de la biologie l’économie politique, par exemple, ne saurait pas, sans la biologie, que l’homme a faim et puis la société est à l’homme comme l’organisme à la cellule 2. Enfin ce rapprochement montre l’unité fondamentale tant de la nature que de la science*3. Est-il permis de se demander si ces conclusions, en ce qu’elles ont de précis, sont suffisamment établies par l’ouvrage, et si, en ce qu’elles ont de vague, elles n’étaient pas accordées d’avance ? – L’alternative dont est parti M. Worms et qui, d’après lui, fondait le principal intérêt de son étude, semble bien ne pas exister entre la conception de la société comme factice, contractuelle, et la conception de la société comme un organisme ou supra-organisme, nous pouvons choisir une troisième conception qui fera de la société une réalité, mais une réalité sui generis et sans analogue précis. Admettons le pointde départ. Quelle est la méthode ? – L’organisme est continu, et la société est discontinue remarquons qu’on passe par degrés insensibles du continu au discontinu, la différence est donc toute relative ; de plus, appelons continuité psychique l’homogénéité psychologique des membres d’une société ; la continuité de la société sera psychologique, et celle de l’organisme physique, mais la société n’en sera pas moins continue, autant’et même plus que l’organisme. L’organisme est conscient dans le tout et la société dans ses éléments attribuons aux éléments de l’organisme, la conscience à quelque degré, et tâchons de montrer l’existence d’une conscience collective dans les sociétés L’élément de la société est libre, tandis que l’élément de l’organisme ne l’est pas appelons ̃ Worms, op. cit., p. 393-94.

. M., p. 335-400.

. kl, p. 401-403.

. A vrai dire la théorie de M. Worms sur ce point est assez obscure la conscience collective n’existe que dans les individus, mais « c’est que véritablement la société se pense en l’individu Cf. p. 210-220.