800 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
d’un évolutionnisme obscur et un peu mystique tout cela se rencontre et se mêle en une synthèse tout originale dans les ouvrages de M. de Lilienfeld. Ce n’est pas le lieu d’étudier ainsi cette couvre. On ne peut ici que noter les positions prises dans le dernier ouvrage, en réservant l’appréciation au point de vue de l’ensemble. « La condition s’mequa non pour quelasociologie puisse être élevée au rang d’une science positive et que la méthode d’induction puisse lui être appliquée, c’est la conception de la société humaine en sa qualité d’organisme vivant, réel, composé de cellules à l’égal des organismes individuels de la nature K » L’organisme social comprend des éléments appartenant au système nerveux (les cerveaux des individus humains sont les facteurs sociaux), et un milieu intercellulaire (tous les produits destinés à la consommation). Les phénomènes sociaux se classent rigoureusement en économiques, juridiques et politiques cette classification est naturelle, parce qu’elle correspond â la triple manifestation des forces organiques (physiologique, morphologique et hiérarchique ou unitaire), laquelle à son tour correspond à la triple manifestation des forces inorganiques (action physico-chimique, forme et unité) 2.
La science doit arriver à des lois qui « impliquent toujours un ordre universel, immuable, immanent à la nature même des choses », « qui expriment toujours des -rapports nécessaires, en dehors du hasard et du libre arbitre humain c’est justement les limites de l’un et de l’autre qu’elles déterminent ». C’est une loi de cette sorte, nécessaire et immuable, que celle-ci « Chaque individu, depuis l’enfance jusqu’à l’âge mûr, parcourt en raccourci réellement toute l’histoire de l’humanité, depuis les temps primitifs jusqu’à nos jours ». Ou encore la loi d’évolution progressive « Concentration d’action plus intense avec une différence de forces plus spécialisée ». L’action même de la loi ne peut être suspendue par le libre arbitre humain, mais les effets en peuvent être modifiés, accélérés ou retardés (singulière conception d’un déterminisme déclaré à la fois rigoureux et modifiable par l’homme).
Que sera la pathologie sociale ? En réalité, M. de Lilienfeld rapproche la sociologie bien plutôt de la psychologie que de la biologie 1. De Lilienfeld, Pathologie sociale, p. xxh. . /d., p. xxxiv.
S. M., p. xxvi, sqq.
. kl., p. xxviir.