F. simiand. L’année sociologique française 1896. %ll ’d., p. 43.
Rev. Meta. T. V. – 1S97..33
à expliquer le fait social du dehors, a voulu l’expliquer du dedans, sans être infidèle à sa méthode et par une psychologie objective, qui rapproche sans cesse le psychique de l’organique, et fait toujours prédominer la sensibilité sur l’intelligence, il pense rendre compte de la vie sociale analytiquement encore. Mais, précisément, cette voie analytique fait qu’il échoue à saisir le principe réel d’unité et de variabilité, le véritable dedans mental, l’activité, la volonté La tendance opposée, la tendance « idéaliste », serait-elle plus heureuse ? Consistant à vouloir interpréter le fait social véritablement du dedans, subjectivement, elle aboutit à considérer la société comme un produit factice, arbitraire, conventionnel ou contractuel, des volontés individuelles. Mais il est clair que cette conception ne justifie pas le caractère naturel et universel de l’association humaine, et supprime toute possibilité de science sociale 2. Objectivisme et subjectivisme exclusifs sont également impuissants à constituer la sociologie. Elle ne se ramène pas plus à la biologie qu’à la psychologie. Bien plutôt la biologie aurait à lui emprunter la notion de solidarité interne, de coordination et d’évolution consciente. Mieux encore, la psychologie doit être proprement renouvelée par elle. L’insuffisance de la sociologie psychologique tient à ce que, souvent, en croyant ne plus le faire, elle considère l’individu conscient comme réel et donné, alors qu’il est seulement une abstraction. « La société n’est pas un produit des individualités qui s’unissent ; l’individu lui-même est un produit social 3. Et pourquoi ? C’est que « la conscience est un dedans sans doute mais considérée seulement sous cet aspect, elle n’est qu’une forme abstraite ; Si nous voulons la saisir dans sa plénitude, elle est volonté ; et la volonté n’a rien de purement subjectif : car elle est action ; elle n’est que par l’expansion, l’effort solidaire, par la société i. Il ne suffit donc pas d’aller du dehors au dedans ; il faut ̃reprendre la route inverse, aller du dedans au dehors. La société n’est pas seulement subjective, parce qu’elle est réalité déjà consolidée, en dehors des individualités se posant en absolu ; elle n’est pas seulement objective, parce que, si elle est réalité, elle est une réalité qui se fait, c’est-à-dire en partie idéale. La société détermine . Bernès, op. cit., p. 42-44.
. Id., p. 44-46.
. Id., p. 47-48.
. Id., p. 43.