faudrait dénommer aussi par l’idée des nerfs, c’est-à-dire de l’agent de transmission, toutes les autres sensations. Il convient que d’ailleurs la transmission nerveuse est entièrement insensible, aussi bien pour le sens musculaire que pour les autres.
La réflexion peut, et peut seule, connaître l’irrationnel, mais devenu souvenir, idée, typifié ; elle étudie, elle analyse et explique la colère, l’orgueil, etc., mais elle n’est pas une faculté d’observation scientifique des faits particuliers, et il n’y a pas, pour les faits de l’âme, de telle faculté ; il y a une connaissance de l’âme, mais non empirique. C’est la connaissance réflexive.
Nous n’observons pas les prétendus faits psychologiques, nous les traçons en les observant : tout fait psychologique est une idée parce qu’il n’est pas un nombre[1]. Psychologie pure science d’idées.
La psychologie c’est l’histoire naturelle de l’âme, c’est-à-dire que c’est de l’histoire, par conséquent ce n’est pas une science, mais l’opposé, la négation même d’une science, puisqu’elle porte sur ce qui ne se répète jamais, étant la nature.
Les deux pôles de la pensée, sentir, agir, ont [pour] médiateur provisoire et apparent, connaître.
L’individualisme soulève la même objection que l’idéalisme. Concevoir le fond de l’être comme simplicité et diversité absolue c’est céder à une exigence de la pensée ; le simple et le divers ne sont tels que dans la pensée et pour la pensée : ils ne sont que des phénomènes ; rien ne nous dit que le fond de l’être n’est pas unité et identité, et une nécessité plus impérieuse encore que l’autre nous contraint à le concevoir ainsi ; c’est l’entendement qui veut la division et la diversité, la raison ne s’en contente pas : elle ne trouve repos et satisfaction qu’au sein de l’unité qui embrasse tout. Spinoza a raison contre Leibniz : s’il y a une substance, il faut reconnaître
- ↑ Cette formule se retrouve ailleurs dans les manuscrits.
