complexité et la codification des lois, l’organisation spontanée ou la réglementation des travaux industriels, le régime financier, la coordination et la complication administratives, les raffinements et la variété de la littérature et des beaux-arts.
Il n’en est pas moins vrai, encore une fois, qu’il faut bien se garder de confondre, comme on le fait souvent, le progrès de l’instruction, simple fait d’imitation, avec le progrès de la science, fait d’adaptation ; ni le progrès de l’industrialisme avec le progrès de l’industrie même; ni le progrès de la moralité avec le progrès de la morale; ni le progrès du militarisme avec le progrès de l’art militaire; ni le progrès de la langue, en entendant par la son expansion territoriale, avec le progrès du langage, en entendant par la le raffinement de sa grammaire ou l’enrichissement de son dictionnaire. Si la science progresse pendant que l’instruction cesse de se répandre davantage, cela revient-il au même que si l’instruction se propage de plus en plus pendant que la science reste stationnaire, et peut-on dire que, dans les deux cas, il y a eu, pour parler vaguement, progrès des lumières ? Non, ce sont là deux choses sans commune mesure. Chaque gain de la science, chaque vérité qui s’ajoute à son agrégat, — à son adaptat, — de propositions d’accord entre elles, est non pas une simple addition, mais une multiplication plutôt, une confirmation réciproque. Mais chaque écolier nouveau qui s’ajoute aux autres, chaque nouvel exemplaire cérébral qu’on édite d’une science enseignée n’est qu’une unité de plus additionnée aux autres. Pour être exact, reconnaissons qu’il y a la quelque chose de plus qu’une addition : car la communion d’intelligence, qui résulte de la, par suite de la similitude de l’enseignement donne aux divers enfants, accroît en chacun d’eux sa confiance en ses connaissances et est une adaptation sociale aussi, et non des moins précieuses.
Mais, avant d’aller plus loin, arrêtons-nous pour faire plusieurs remarques importantes. En premier lieu, notons à quel point l’idée