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Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 1, 1910.djvu/26

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– S6 «aliser l’ietion, comme Mill te ËiisaU à sntt insu. M. SéaiUe$, – Dm, point de vue de la seule activité, je nie que i®ias ayez le •droit de distinguer tel ou tel plaisir et de le mettre au-dessus des autres. –-Vous reprochez à Mill d’identifier hoaheur général et renoacememl ascétique. Mili n’admettait le ’saerifieej momentané, que si un effet subséquent le justifiait et le compensait un ascète fait-il es calcul utilitaire? Vous défigurez la peiiSéa de Mill afin de lui reprocher de manquer de logique. M. Pradines. C’est à dessein que j’ai prêté à Mil! une théorie qu’il n’a pas formulée intégralement j’estime qu’il faut désarticuler les systèmes aftn .d’en décoarrir l’armature logique. Du reste, il y a de n.offlibreax textes out Mill fait l’éloge" du renoncement. t. M. SêaiUes^ – Pourquoi les citer exclusivement? M. Pradùtes. – Parée qu’ils révèlent le postulat secret de l’utilitarisme de telles pages sont précieuses pour qui veut démêler cette logique interne qui pousse les hommes à avouer leurs idées presque à leur insu. M. Séailles. – Je ne sais si j’ai pénétré la fond de votre pensée. « L’action, ditesvous, n’a pas sa raison dans des raisons » vous croyez l’expérience rebelle à la généralité. D’autre part, vous prétendez coodlier l’action et la raison. Espéraztous que l’action créera, en orgMisant: un nombre croissant d’éléments de vie, une sorte d’idéal rationnel? Mais ators, pourcfiiot pcofessiez-voiis une telle kafne du général î du typaï de la toi? de l’idèal moral?

M. Pradines. Il y a dans les choses des caractères généraux, mais ce sont des qualités. La généralité de la science est quantitative elle ne ressemble donc pas à celle des choses.. Mais il peut y avoir accord entre les deux points de vue, puisque la raison est « le fruit de la liberté même ». Le « légal et l’ « individuel ne sont pas contradictoires: car Sa loi sert à dominer les choses. îâ.Séaiîle&. – J’accepte cette coacefsHûo: qui est plus intellectualiste que pragmatiste. M. Lévy-Brûhl félicite à son tour le candidat. Il insiste sur l’ingéniosité et la subtilité d’une pensée longuement méditée et sur les qualités remarquables d’un style à la fois personnel et raffiné M. Pradines ne laisse jamais indifférent. Il discutera la. petite thèse dans ce qu’elle a de spécifique. Au fond, elle n’a rien âiin travail historique; Mill et Spencer ont intéressé M. Praûiues dans la mesure où ils se rattachaient a la grande thèse. M. P.-admes. – J’ai voulu montrer l’armature logique do leur doctrine. M. Léry-Brùhl. – C’est vous qui i mettez dans la théorie de Mill une armature logique, et vous la déclarez ensuite insuffisante. M. Praàineè.– Ma méthode serait très critiquable au point de vuô historique. -En fait, les idées que nous prêtons aux auteurs sont toujours les nôtres; poiw les exposer, il nous, fapt les interpreter. Quand des idées nous paraissent obscures •et contràtiicjojresj âe.vrons-no’ùs pour rester historiens supposer une cohérenceabsente ? M. Lév’tf-BriihL Vous parlez comme vous écrivez. Chez vous, c’est tout de suite le dilemme tout ou rien.’ Sans doute rînterprètatnja est inévitable, mais on doit s’efforcer de lui faire sa part. Les contradictions dont vous parlez, un historien les reconnaîtra; mais ce qui vous est particulier, c’est que vous n’avez pas besoin de lire toute l’œuvre de Mill. Pour justifier ce que vous appelez le «’ socialisme » deMHï, vous extrayez cette phrase-: <= C’est la législation qui fera le bonheur des hommes », et vous vous en tenez là. Pour l’idée du bien général, tantôt vous couples Mill et Bpicure, tantôt Mill et Rousseau. Votre conception de l’histoire est un liégélianïsme1 invertébré. M. ̃Pradines,, • – Je n’ai pas voulu faire la critique de syslô mes; J’ai .voulu en être le sociologue ou, mieux, le naturaliste; lorsque les doctrines me paraissaient obscures et contradiietoirés, j’ai préféré les rapporter aux espèces naturelles de la pensée humaine. Dans bien des cas cette méthode mène à des certitudes. On; découvre la loi scientifique par l’observation, l’hj’potlaèse, l’expérimentation jraî découvert mon hypothèse par l’étude détaillée des auteurs. Pour le savant non plus, il n’y a pas d’expérimentation sans abstraction. Je savais qu’on me reprocherait d’avoir négligé la caractéri3tiqne propre des systèmes; mais l’invention, que ce soit en m orale ou ailleurs, n’est pas un prodige; elle relère de loi*. lit. Belêos reconnaît dans le trâi’aîl de M. Pradines un grand effort personnel et la niortJBë’ d’une sincérité évidente. Il est bon que de temps en temps on aborde les. problèmes de plïïiosophie générale. Mais il a des réserves à faire sur la méthode. • II y a eoiiïradielion entre les tendances auxquelles vous prétend*» obéir et votre méthode, vous êtes un pur dialecticien et vous n’êtes que cela. Je n’ai pu troave-r deux pages dans votre livre