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les conséquences pour l’Allemagne de l’intervention américaine.

Fascicule III. De Marchi : La représentation de la surface de la Terre. Ce travail est consacré au problème de la construction des cartes géographiques. Dans ce fascicule MM. Jörgensen et Stiles examinent dans une savante étude l’état actuel du problème de l’assimilation du carbone par les plantes. Leur conclusion est que ce problème est loin d’être résolu.

Dans un article intitulé : l’Europe de demain, Ch. Gide réfute péremptoirement la thèse d’un noble japonais, le marquis Okuma, d’après lequel la guerre aurait provoqué le déclin de la civilisation européenne.

Fascicule IV. W. E. Harper : Connaissances acquises sur les étoiles au moyen du spectroscope. Dans cet article l’auteur explique les résultats immenses que l’astronomie stellaire a obtenus par l’étude spectroscopique du ciel en se basant sur le phénomène de Doppler-Fizeau. On sait que lorsqu’une locomotive s’approche de nous le son émis par son sifflement devient plus aigu ; quand elle s’éloigne, il devient plus grave. Cela tient à l’allongement ou au raccourcissement des ondes sonores. Un même phénomène se produit pour la lumière. Les ondes se raccourcissent si l’objet lumineux se rapproche (déplacement des raies du spectre vers l’ultra-violet) ; les ondes s’étalent si l’objet s’éloigne (déplacement vers l’infra-rouge). En étudiant les spectres de certaines étoiles et en se basant sur le phénomène précédent, on a pu aussi déterminer les vitesses de ces étoiles ; on a pu déterminer leurs distances. Ces mêmes méthodes ont donné d’importants résultats relatifs à la vitesse de notre système solaire, elles ont fourni aussi des indications sur les vitesses des nébuleuses spirales.

A. Rabaud : Évolution et sexualité.

Signalons aussi une intéressante étude de L. Havet sur la sociologie de guerre intitulée : Guerre sans analogues, paix sans analogues.

Fascicule V. G. Bohn : Une orientation nouvelle de la Biologie.

F. Savorgnan : L’influence de la guerre sur le mouvement naturel de la population.

Fascicule VI. Mc. C. Lewis : Le rayonnement facteur fondamental dans toute transformation chimique. « Le rayonnement, c’est-à-dire l’énergie du type radiant, est la source dernière de toute énergie rendant possible la réaction chimique… Selon la théorie de la réactivité chimique qui repose sur l’hypothèse du rayonnement, la vitesse avec laquelle une substance se décompose et réagit sur une autre dépend non seulement de sa concentration, mais encore de la densité du type de radiation que cette substance peut absorber… L’application de la théorie des quanta de rayonnement à la réactivité chimique est très récente, et, dans les circonstances actuelles, il est impossible d’effectuer toutes les recherches nécessaires à la vérification de l’hypothèse en question. Mais les résultats obtenus jusqu’ici suffisent à faire apparaître des raisons très fortes à première vue pour admettre la vérité du concept que le rayonnement nécessairement présent dans les systèmes matériels (en vertu de leur température) est la source fondamentale des transformations chimiques de toutes sortes. »

A. Meillet : Le genre grammatical et l’élimination de la flexion. Savante étude dont nous indiquons la pensée directrice : « Le progrès de la civilisation détermine un progrès de la pensée abstraite, et, au cours du développement des langues indo-européennes, on voit les catégories grammaticales concrètes disparaître peu à peu tandis que les catégories qui répondent bien aux catégories abstraites de la pensée se maintiennent où se développent. »

A. Loisy : La Société des nations et la religion de l’humanité. Sans méconnaître l’importance des questions politiques, économiques et sociales qui agitent le monde, ce sont surtout les problèmes moraux qui préoccupent l’auteur. La Société des nations telle qu’il l’envisage n’est pas une coopérative d’intérêts, mais une communauté spirituelle, « un être moral et mystique ». Les religions existantes ne sauraient réaliser cette communauté. « Même le christianisme, bien qu’il ait été par l’intention une religion universelle, ne l’a jamais été par sa nature. Historiquement parlant, le christianisme est la religion que s’est faite le monde méditerranéen, unifié dans l’empire romain. » L’auteur estime qu’une religion nouvelle, une religion en voie de formation, plus large et plus vivante que les religions établies, la religion de l’humanité, sera le principe de vie qui animera ce corps inerte qu’on appelle aujourd’hui la Société des nations.

Fascicule VIII. R. Marcolongo : Le problème des trois corps. L’auteur fait l’historique de cette théorie fondamentale en insistant sur les travaux de Poincaré et sur la solution récente de Sundman qui n’épuise pas complètement la question.