Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 2, 1907.djvu/16

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C’est une revue bilingue, où les articles français (La Croyance et la Foi, par E. Giran. — Les Morales Récentes, par Paul Buquet. — À propos d’art arabe, par Albert Guénard. La politique moderne et les combats des gladiateurs, par J. Novicow) alternent avec les articles, italiens. C’est une revue d’études morales, et surtout religieuses, et dont la préoccupation semble être de ramener la pensée occidentale à ses origines orientales (v. les articles de K. E. Neumann et de G. de Lorenzo sur le bouddhisme). « Nous pensons, déclare la Rédaction, que les civilisations orientales vont utilement faire pénétrer dans notre conception, en réalité tout économique, de la vie, le parfum d’une pensée plus profondément religieuse ou philosophique. Nous aspirons à une civilisation mondiale… dans laquelle les résultats obtenus au cours des siècles par les diverses races humaines — aussi bien dans le champ de l’organisation matérielle que dans celui de l’attitude morale, dans la manière d’être métaphysique, en quelque sorte, de la conscience, dans la manière de concevoir les rapports entre notre vie et la vie — seront fondus et accordés dans une seule harmonie. »

FONDATION
ARTHUR HANNEQUIN

Les amis et les disciples d’Arthur Hannequin nous prient — et nous nous empressons d’accéder à leur requête — de faire appel à la générosité de nos lecteurs en faveur d’une œuvre collective destinée à prolonger son action. Ils voudraient, d’abord, par souscription, créer, en son honneur, à l’université de Lyon, au profit d’un étudiant philosophe, une bourse de voyage à l’étranger. Une bourse de 300 francs y suffirait, l’expérience l’a montré : et, suivant le revenu du capital recueilli, elle pourrait être attribuée à des intervalles plus ou moins rapprochés. La somme nécessaire sera dépassée sans doute : et l’excèdent permettra de donner satisfaction à un second vœu : un médaillon, fixant pour les jeunes générations d’étudiants les traits d’Arthur Hannequin, pourrait être placé à la Faculté, dans la salle de philosophie déjà enrichie du don de sa bibliothèque.

CORRESPONDANCE

Monsieur le Directeur,

Les sentiments que vous professez pour la mémoire de mon cher mari m’engagent à vous demander de vouloir bien insérer, dans votre Revue, une prière et un appel à tous ceux de vos lecteurs qui furent en rapports avec lui.

Cédant aux conseils pressants de savants illustres de tous les pays, qui pensent que la mémoire de Paul Tannery et aussi l’intérêt de la science m’en font un devoir, je recherche, auprès de tous ses correspondants, les lettres philosophiques et scientifiques échangées avec eux durant de longues années. Je voudrais en former le recueil aussi complet que possible, soit pour le publier un jour, soit du moins pour le déposer dans une Bibliothèque publique où pourrait être facilement consulté. J’ai déjà les lettres adressées à Allman, Teichmüller, Delbœuf, Zeuthen, Heïberg, Eneström, Diels, Schiaparelli, Loria, Korteweg, Bosmans, etc. J’attends celtes de Favaro, de Stein, etc. Ces lettres sont le complément ou le commentaire indispensable de ses travaux que j’espère réunir et publier bientôt. Beaucoup de questions scientifiques y sont touchées et souvent traitées à fond : c’est un peu, si je ne me trompe, l’histoire de la science à notre époque.

Malheureusement jusqu’à ce jour le recueil est encore incomplet, surtout pour notre pays. Les recherches sont parfois difficiles. Le nom et l’adresse de bien des correspondants m’ont échappé. D’autres sont morts et je ne connais pas leurs héritiers. De là, pour moi, des difficultés presque insurmontables, et la crainte douloureuse de ne pouvoir atteindre mon but.

J’ai pensé, monsieur le Directeur, que vous consentiriez à me prêter la publicité de votre Revue, pour y insérer cet appel à tous les amis connus ou inconnus de Paul Tannery.

Je les prie instamment de vouloir bien m’adresser les lettres qu’ils auraient pu recevoir de mon mari, afin que je puisse, au moins, en prendre la copie. Si le sacrifice leur coûte, qu’ils soient assurés que nul plus que moi n’en appréciera la délicatesse et la générosité. Dès maintenant je leur en exprime ici toute ma profonde reconnaissance.

Veuillez, monsieur le Directeur, agréer mes sentiments de gratitude et de respect.

M. Tannery
7 mars 1907.

Coulommiers. — Imp. P. Brodard