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Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 4, 1910.djvu/23

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REVUES ET PÉRIODIQUES

Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik (vol. 135 et 136).

Dans le n° de juillet 1909, M. H. Aschkenasy étudie les tentatives volontaristes dans la psychologie religieuse, chez Ebbinghaus et chez Nietzsche. On s’accorde aujourd’hui à considérer la religion, non pas comme un système de connaissances, mais comme un acte de volonté ; dès lors toute la question des rapports de l’entendement a la volonté se pose sous la forme suivante : comment peut-on vouloir une vérité ? — Nietzsche cherche au fond de tout phénomène physique l’instinct, la tendance ; dans l’analyse de la vie religieuse, c’est au sentiment irrationnel qu’il s’attache pour en dériver les constructions métaphysiques. Schopenhauer au contraire, qui voit partout l’action du Wille, fait exception pour la religion où l’élément logique lui apparaît comme primordial. Nietzsche, sans discuter la métaphysique religieuse, étudie les sources sentimentales et volontaires de la religion dans la Naissance de la Tragédie, que l’auteur de cet article analyse à ce point de vue. Nietzsche reproduit les idées de Schopenhauer sur la différence entre la musique et les autres arts : ce qu’il apporte de nouveau, c’est cette idée que l’élément apollinien se dégage nécessairement du dionysiaque. De plus, tandis que Schopenhauer voit dans le sujet de la contemplation les formes éternelles et véritables où s’objective la volonté, pour Nietzsche les objets artistiques ne sont que des illusions que la volonté a créées pour se délivrer de la douleur. — Plus tard Nietzsche ne juge plus les diverses valeurs qu’au point de vue de la connaissance conceptuelle : de la religion même il réclame de la « vérité » et des justifications rationnelles ; il n’y voit plus qu’un amas d’erreurs. Après avoir résumé toute la psychologie religieuse de Nietzsche en un mot, volontarisme, M. Aschkenasy passe à Ebbinghaus, qui, intellectualiste, voit dans la religion un système de représentations sans cesse troublé par l’invasion d’éléments volontaires (peur, etc.) : M. Aschkenasy rattache cette théorie aux critiques rationalistes de la religion habituelles au xviiie siècle.










Karl Neuhaus étudie la théorie de Hume sur les principes de la morale il montre Hume sceptique et psychologiste, non seulement dans le domaine de la théorie de la connaissance, mais dans celui de l’axiologie, de l’éthique et de la pratique en général. Hume fonde une morale du

sentiment, relativiste, en prouvant qu’il ne peut y avoir d’objectivité rationnelle en morale ; il le prouve par une théorie des impressions, de la volonté, de la motivation que M. Neuhaus étudie en détail et critique ensuite. Meta Jôkoes, à propos d’un livre de Weininger, se pose la question des rapports entre le sexe et le caractère. Selon Weininger il y a un type de l’homme et un type de la femme ; un individu donné est composé d’un certain nombre de fraction d’homme (H) et de femme (-F), et peut être exprimé dans une formule mathématique de ce genre A = xH —f— xF. « Ces formules expliquent l’attraction sexuelle un homme dont là formule est t 3 H + F ade l’attrait pour une femme dont la formule est y F + 7 H ; les deux individus se complètent ainsi toujours. » Richard Kroner termine dans ce n° une série de profondes études Ceber logische u/id âslhetische Allgemeingtlltigkeit, sur la valeur universelle des jugements logiques et esthétiques ; on y trouvera de pénétrantes remarques sur la Critique du jugement de Kant. La Zeilschrifl contient, selon sa tradition et conformément à la seconde partie de son titre, d’importantes recensions critiques signalons celles de la traduction allemande nouvellement parue du livre de M. Séailles sur le Génie dans l’Art ; du livre de Lipps sur la Considération esthétique, et les arts plastiques,’de l’Abriss (1er Soziologie, ouvrage posthume du célèbre Schceffle ; de la monumentale Esthétique de Max Dessoir, etc. Dans le n° de décembre 1909 trois articles sont consacrés à la question si vivement controversée en Allemagne du mécanisme et du vitalisme. M. REINKE étudie Y hérédité, problème fondamental de la biologie ; M. Adolf Wagner trace le programme du ne’ovitalisme, M. Kakl Sieoel critique les hypothèses du mécanisme. L’hérédité est un phénomène caractéristique des organismes, et qui ne se rencontre que chez.eux ; les propriétés chimiques de la matière inorganique, bien que constantes, ne se transmettent pas par hérédité ; de même la forme des cristaux. Après avoir donné plusieurs exemples d’hérédité consécutive à la reproduction sexuée, Reixke étudie des cas de reproduction asexuée, et il en conclut que l’hérédité est un phénomène absolument indépendant de la sexualité. Le phénomène de la régénération montre que, du moins dans certains cas, l’hérédité n’est pas liée aux cellules reproductrices,