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Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 4, 1910.djvu/24

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mais en quelque sorte immanente à toutes les cellules de l’organisme. Toute karyokinèse, toute bipartition cellulaire est donc un acte d’hérédité ; la transmission héréditaire peut se faire par le protoplasme sans aucune intervention du noyau cellulaire. Reinke critique les hypothèses qu’on a proposées pour rendre compte de la disposition héréditaire : 1° l’hypothèse corpusculaire, d’après laquelle toute cellule contiendrait des germes invisibles et organisés, les pangènes de Darwin, les biophores de Weismann, auxquels seraient attachées ces dispositions. Reinke remarque qu’on déplace le problème, qui est tout aussi difficile lorsqu’il s’agit d’expliquer comment des dispositions héréditaires sont immanentes aux pangènes ; 2° l’hypothèse des Erbstoffe, « corps héréditaires », au sens que la chimie donne au mot de corps ; 3° l’hypothèse dynamique, qui rattache l’hérédité, non plus à des corps matériels perceptibles ou non, mais à une force, la force étant ce qui agit tout en restant invisible ; c’est l’hypothèse même de Reinke : les dispositions héréditaires sont des forces qui construisent, selon des lois régulières, les cellules de l’organisme, ses organes, la plante enfin ou l’animal tout entier ; ces forces, Reinke les appelle les dominantes, expressions provisoires, symboles de relations, idées qu’il est contradictoire de vouloir trouver réalisées pour l’intuition.











La vie ne sort jamais que de la vie, l’organisme de l’organisme voilà le fait que montre une expérience toujours renouvelée le reste n’est qu’hypothèse incertaine. L’hérédité reste mystérieuse tout ce que nous en savons c’est qu’elle est la loi de conservation de la nie, et doit être mise sur le même rang que la loi de conservation de la matière et la loi de conservation de l’énergie.

ADOLF Wagner célèbre la renaissance du Vitalisme sous des formes, sans cesse modernisées. Le nêo-vitalismc résulte de la science biologique qui devait â jamais bannir le vitalisme ; c’en est à vrai dire une forme nouvelle qu’on peut qualifier de psycho-vilalisme, car il voit ie caractère spécifique de la vie organique dans l’activité d’éléments psychiques. Tout philosophe est au fond vitaliste parce qu’it part de l’esprit et de la vie ; les adversaires du vitalisme sont les physiciens et les chimistes, spécialistes de la matière brute. Mais comme toute connaissance est un phénomène de conscience, il convient de partir de la conscience, qui est de la vie ;, dès lors on ne peut être que vitaliste : seul le physicien,.le chimiste de laboratoire, , qui oublie qu’il voit, qu’il perçoit, peut. £tre un antivitàliste. Mais qu’un biologiste ne soit pas vitaliste, c’est là une contradiction absurde. La prédomiBàjïce du mécanisme vient de ce que trop de biologistes encore n’agent dans le sillage des physiciens et des chimistes. Le nouveau vitalisme ne ressuscite pas la « force vitale qui n’était précisément qu’une analogie physique. La caractéristique des phénomènes vitaux, c’est qu’ils sont dominés par une force régulatrice qui donne un résultat tout à fait indépendant de l’équation énergétique qui n’en est que la condition la loi de la conservation de l’énergie n’infirme aucunement le vitalisme le point de vue : du vitalisme n’est pas l’aspect quantitatif, le transport d’énergie dans l’organisme, mais l’aspect qualificatif, la détermination de la direction,’la • régulation • ; l’organisme se distingue de la machine en ce qu’il se donne a lui-même cette régulation si l’organisme n’est qu’une machine plus compliquée, il est une’machine auto-régulatrice ; mais comme il n’existe pas de’machine :, auto-régulatrice, " c’est donc que l’organisme n’est, pas une machine » – La loi de conservation de l’énergie n’a éliminé que l’ancien vitalisme, le vitalisme— de la force vitale. » Le nouveau vitalisme peut admettre sans danger que l’organisme a la structure d’une machine:car l’organisme a autre chose qu’une structure, il a’.l’activité; il est une machine, mais c’est lui qui construit, dirige et répare cette machine. La machine au contraire n’est rien sans l’homme, sans t’êtee vivant. Une machine ne pouvant se suffire à elle-même, le mécanisme conduit, nécessairement à l’hypothèse d’un être qui du dehors règle le développement de l’organisme qu’il le veuille ou non, le mécanisme conduit ait théisme. Seul le.vitalisme permet une explication naturelle des phénomènes vitaux. Le vitalisme peut adhérer au monisme dans la mesure ou ce mot n’est pas synonyme de matérialisme et ne désigne pas une tendance â méconnaître la différence donnée dans les faits entre l’organique et l’inorganique.’It n’est pas. impossible que le vivant et le non vivant soient un jour ramenés au même dénominateur cette réduction, Impossible

’par en bas, peut parfaitement s’effectuer par en haut. C’est de haut en bas qu’on dépassera la limite qui actuellement sépare l’organisme de tout ce qui n’est pas lui cette limite, c’est Vauto-rêgulation, c’est l’activité finaliste qui, n’impliquant pas conscience du but. n’implique pas t’anthropomorphisme. Partout le natura-