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Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 4, 1910.djvu/26

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compte de l’infinie variété des volitions. Dans la mesure où ma volition est engagée dans le flux des circonstances physiques extérieures, j’ai conscience de son effet final, j’anticipe dans ma représentation le cours d’une action qui s’achève dans la réalisation de cette représentation.

M. Karl Böhm donne à un très intéressant travail le titre suivant : La racine de la diversité des tendances philosophiques et la possibilité de leur réconciliation. Il semble qu’en philosophie le désaccord soit partout : métaphysique et positivisme, atomisme et dynamisme, etc. Ces tendances pourtant se combinent chez chaque penseur : l’utilitaire distingue les plaisirs selon leur qualité, Kant illustre l’impératif catégorique par des exemples eudémonistes. La diversité des problèmes philosophiques et de leur solution se ramène aux deux points de vue sous lesquels on peut considérer les choses : le point de vue ontologique et le point de vue axiologique, le point de vue de la constatation des choses et de leurs lois, et le point de vue de l’évaluation ou appréciation des choses. « Ce que nous appelons le savoir positif n’est autre chose que l’application systématique de ce point de vue, avec les secours de l’induction, des formules mathématiques et des lois logiques. Le point de vue analogique est intuitif. L’image que nous nous faisons du monde, nous nous la faisons sous ces deux points de vue à la fois. Et les controverses sans fin naissent en philosophie de la constante confusion de ces deux points de vue distincts. Par exemple on a rendu inextricable la question du déterminisme en introduisant le point de vue ontologique dans une question purement axiologique.

Annalen der Naturphilosophie, dirigées par W. Ostwald, 1909 (Veit et Cie Leipzig). — 1er et 2e fascicules parus ensemble le 25 mars 1909.













W. Ostwald. – Études psyehographiques, IH. Miche! Faraday (p. 1-32). Continuation de l’intéressante série des « Vies des savants illustres racontées par un de leurs pairs (comme on pourrait l’appeler). Cette année nous. apporte la biographie, de Faraday. Mais très heureusement ce n’est pas la biographie simplement anecdotique à laquelle nous sommes trop souvent, habitués dans les monographies et surtout dans les monographies consacrées aux savants. Celle-ci a un but psychologique elle s’efforce de nous montrer le développement d’un esprit et son rùle scientifique. Peut-être à ce dernier point de vue désirerions-nous

plus de détails; nous voudrions mieux voir Faraday dans le milieu scientifique de son peuple et aussi dans la continuité du progrès scientifique général. Peut-être aussi Sa psychologie du grand physicien ne nous fait-elle pas encore assez pénétrer le caractère éminemment intuitif de son génie. II y avait lit une source précieuse de renseignements concernant l’invention scientifique et la méthode physique. C’est moins en somme dans ces études de psychologie biographique, un travail d’érudition et de recherche. approfondie qu’une popularisation et un raccourci destinés au grand public, qu’a a tentés leur auteur. Et c’est dommage que l’autre- tache ne l’ait pas également séduit. Elle serait encore plus utile. J. Zwate. – Sur les fondements de la nouvelle el de l’ancienne Éthique (p. 53 ,58). Bien court pour un sujet aussi immense. L’auteur essaye de rattacher l’éthique à l’énergétique, en se servant du concept du travail, et de montrer que la morale biblique revient en somme symboliquement à une morale du même ordre. J. BAtisiAN. – La liature de la mathématique (p. 38-62)» Critique d’un opuscule du P’ Voss sur le même sujet. Examen du caractère, de néeessilé logique des mathématiques. A. Mayer. – .tes fautes quotidiennes de la logique pratique (p. 63-81). Examen appuyé sur des exemples abondants empruntes, soif aux manières communes de raisonner et de s’exprimer, soit à des incorrections scientifiques assez fréquentes supposition d’un rapport de cause à conséquence, sur la Toi de quelques variations expérimentales’ ’mutuelles, et de leur’ disparition concomitante, la confusion de la quantité et de la qualité, la généralisation précipitée, l’emploi prématuré d’une théorie, etc. Toutes ces remarques ne sont pas également originales, on le voit, mais les exemples ont de l’intérêt, du moins quand ils ne sont pas manifestement tendancieux (comme dans la question du libre ’arbitre et du mécanisme biologique) encore une faute quotidienne de la logique que l’auteur n’évite pas toujours. W. Fi’lda. – Les motifs d’action (p. «294). Emploi prématuré des théories générales, dirait ici l’auteur du précédent article. Nous voyons les expressions mathématiques, par l’intermédiaire de la notion d’énergie, des influences morales et sociales en premier lieu (point de vue de la connaissance), des représentations métaphysiques de l’hypothèse et de la science, en second lieu (point de vue de l’autorité) de l’hétéronomie, de la foi et