Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1908.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sonnels. L’onomastique indo-européenne concorde avec ces constatations.

L. Dugas, La Nolonté (15 octobre 1007). — À propos de la thèse de M. L. Prat sur « le caractère empirique et la personne », M. Dugas présente d’intéressants développements sur la Nolonté, néologisme dû probablement à Renouvier et d’invention heureuse. En changeant le sens du mot volonté, le « nolontarisme » change la morale elle-même. Si on le dégage des théories métaphysiques qui le compliquent plutôt qu’elles ne le fondent, il consiste à placer la moralité dans la victoire de l’homme sur sa nature, dans le règne de la volonté prise au sens étroit, c’est-à-dire entendue comme une force libre, indépendante, qui soustrait l’homme à l’instinct aveugle











et fonde sa dignité personnelle. Sur une base psychologique en apparence étroite, sur une conception toute négative du vouloir, il édiiie une morale d’aspiration élevée. JI forme un système psychologique et moral d’une grande portée, et (l’autant plus digne d’attention. qu’il heurte plus violemment les idées courantes. Chaules Benoit, L’Attraction newlonienne (15 janvier 1008). Esquisse suggestive d’une théorie newtonienne obtenue en prenant pour point de départ l’hypothèse envisagée parFresneldanssa théorie des ondes et relative à l’existence autour de chaque atome pondérable « d’une atrooi-phôre d’éther condensé, dont la densité va en augmentant.de la périphérie au centre, et qui se maintient en équilibre de tension avec le milieu ambiant dans lequel elle se meut sans résistance ». "Yves Delage, Les idées nouvelles sur la jarlficnor/enèse expérimentale. (15 février 1008^. – Dans cette conférence, faite. à la Sorbonne le 30 janvier 1908, M. Yves Delage expose et résume avec une remarquable clarté les idées actuelles et ses découvertes personnelles en matière de patliénogenèse artificielle. Le principe directeur de ces travaux est le suivant l’œuf doit être considéré comme étant composé de colloïdes très divers dont les uns sont toujours dissous et les autres toujours coagulés, mais dont certains autres sont dans un état d’équilibre instable, caractéristique de la matière, vivante, où il leur manque peu de chose, soit pour se coaguler, soit pour se liquéfier. Or on constate, d’autre part, que les phénomènes de la division cellulaire se ramènent pour la plupart à des phénomènes de coagulation ou de liquéfaction. de certains des colloïdes de la cellule. Le problème serait donc

d’appliquer à chaque point précis de l’œuf, au moment voulu* le réactif qui déterminerait la coagulation ou la. liquéfaction requise à ce moment. On forcerait ainsi la cellule à se diviser malgré elle. Mais la chose est impossible. Cependant on peut essayer de mettre tes phénomènes en marche, en provoquant lespremiers, à savoir formation de la membrane vitelline (coagulation), puis. disparition de la membrane nucléaire (liquéfaction). Les acides sont en généraldes coagulateurs du protoplasme, et les alcalis des liq.uéfacteurs. En soumettant l’œtif (en l’espèce il s’agit d’œufs d’oursins) à un double traitement, acide et alcalin, on obtient, en effet, des larves. Avec les œufs d’astéries, il est facile de saisir le moment précis où, la cellule évacuant le deuxième globule polaire, la membrane nucléaire a disparu et ne s’est pas encore reconstituée. XI suffit alors de faire agir un coagulateur. De fait, si l’on traite l’œuf à ce moment par l’acidecarbonique, on en obtient le développement. E. Trocessari, Les conditions de l’hybridité en zoologie— (15 avril 1908). On pourrait dire à propos des hybrides ce que les anciens physiciens disaient du vide, que « la Nature en a horreur ». Le nombre des cas bien constatcs d’hybridité, observés à l’état sauvage, n’est pas considérable, et presque tous se rapportent à. la classe des Oiseaux. D’après Suehetet, il n’y en aurait pas plus de 1Û6. Or si l’on— se ranpelle qu’il y a plus de 13 000 espèces d’oiseaux, on conviendra que les hybrides de cette classe ne représentent qu’une infime minorité. L’étude approfondie des hybrides fait ressortir de plus en plus cette loi, qu’il y a entre les espèces, même affines, une véritable, incompatibilité qui les empêche de se croiser ; et lorsque cette incompatibilité n’éclate pas dès le premier croisement en le rendant ^térile, elle se montre à coup sûr dès la seconde génération et plus nettement encore, dans les générations suivantes. Ce que l’on peut donc affirmer, au moins dans l’état actuel de la science, eest que les hybrides n’ont jamais joue un rôle dans l’évolution des êtres vivants, si ce n’est pour précipiter l’extinction de certains d’entre eux. Les formes animales se sont modifiées sous l’influence des conditions variables du milieu, de la lutte:pour l’existence et de la sélection naturelle; tandis que nous ne connaissons pas une seule espèce dont nous puissions dire que la nature ou l’homme l’a créée par voie d’hybridité. Rivista di Scienza. Première année