étudiées dans les laboratoires de physique de Pavie : ici ce sont les recherches théoriques qui précèdent et inspirent les applications industrielles. L’avenir des machines électriques, sous toutes leurs formes, parait d’ailleurs autrement vaste que celui de la machine à vapeur, et ainsi apparaissent l’utilité et la supériorité de la méditation scientifique la plus abstraite.
M. Volterra trace un rapide tableau des progrès des diverses sciences. Et tout d’abord le développement des sciences mathématiques est caractéristique de l’époque moderne : elles dominent de plus en plus les sciences physiques. L’ancienne base philosophique des sciences physiques, le mécanisme, semble détruit. Les objections de la critique mathématique et le développement de la théorie énergétique ont été les causes principales qui ont amené ce résultat. La mécanique est devenue une science particulière et non plus la base de toutes les sciences. Dans un autre ordre d’idées la physico-chimie a fait faire aux sciences physiques proprement dites et aux sciences physiologiques de grands propres. Reprenant des idées développées déjà par M. E. Picard dans cette Revue et que nous avons analysées ici, M. Volterra esquisse la conception d’une mécanique plus vaste et plus simple fondée sur une extension de la notion de fonction. Cette mécanique qui tiendrait compte de « l’hérédité » permettrait d’expliquer d’une manière plus précise les phénomènes élastiques et magnétiques. Peut-être pénétrera-t-elle un jour dans le domaine des sciences biologiques.
L’article de M. Volterra est particulièrement intéressant au point de vue du mouvement intellectuel. Il donne une idée de l’admirable développement de la science et de la philosophie dans l’Italie contemporaine, développement qui a été dû surtout à l’union de l’esprit philosophique et des méthodes scientifiques. L’école mathématique italienne est, comme on le sait, à la tête de ce mouvement. Il faut souhaiter que l’exemple de l’Italie soit suivi par les autres pays.
Przeglad filozoficzny, 10e année et 4e fascicule. — Ce fascicule est consacré aux travaux de la section philosophique du 10e Congrès des médecins et des naturalistes polonais, qui a eu lieu à Varsovie en 1907. Le programme de cette section était assez vaste et certains de ses travaux seulement sont de nature à intéresser nos lecteurs. M. Bieganski parlant de l’état actuel de la philosophie de la nature distingue, après son compatriote Struve, entre la philosophie de la science (Helmholtz, Stallo, Poincaré) et la philosophie
de la nature proprement dite (Hseckel,
Ostwald). —11 voit les résultats les plus
importants de cette philosophie, conçue
en son sens le plus large, dans ladémonstration
du subjectivisme de la science et
dans la réaction contre le matérialisme
dogmatique qui a régné vers le milieu du
tix" siècle. D’ailleurs, M. Bieganski
recherche moins des conclusions précises
qu’il ne s’efforce d’expliquer la nature de
ces travaux et d’en justifier le fondement.
Il passe rapidement en revue ce qui a été
fait, dans cet ordre d’idées, dans les
divers pays. Le relevé et la filiation nous
ont paru suffisamment corrects pour
l’Allemagne, pour la Franceau contraire
ils appellent quelques réserves. Ainsi
M. Bieganski fait dater de l’Ilistoire du
matérialisme de Lange le renouveau de
la philosophie de la science sans vouloir
diminuer la valeur de ce livre, il importe
de constater qu’en France ce mouvement
a une origine plus lointaine, dans les travaux
d’Ampère, de Cournot et de Renouvier.
H n’est pas exact non plus que 1>j
livre de Stallo « n’ait été traduit en français
et en allemand que depuis dix ans à
peine. La traduction allemande est en
effet de 19Q1, mais l’édition française,
datantde 1884, est à peine postérieure de
deux ans à l’original ; le livre a d’ailleurs
dès son apparition attiré l’attention et
exerce une grande influence sur la pensée
philosophique en France. Enfin, M. Bieganski
ne mentionne ni M. Boutroux, ni
M. Bergson, dont les travaux ont eu une.
si profonde répercussion sur le développement
de ces études. Dans une note,
M. Bieganski donne un historique complet
de la philosophie de la science en
Pologne cette partie de son travail sera
certainement consultée avec fruit par les
historiens futurs.
Dans un autre travail portant le titre
Du jugement par induction, l’auteur
s’occupe des jugements généraux mathématiques.
Il en voit le fondement dans le
principe ou l’axiome d’identité. Le jugement
arithmétique constitue le type le
ptns parfait. Le jugement géométrique est
déjà plus compliqué, mais la démonstration
a précisément pour but d’écarter les
différences et de ramener le concept à
l’identité. Le procédé est le même pour
les phénomènes physiques, où la tache
est infiniment ptus complexe. L’induction
mathématique et l’induction phjsique ne
sont pas d’essence différente, elles diffèrent
uniquement par les objets auxquels
l’une et l’autre appliquent leurs recherches.
L’induction mathématique <zsttaulo