Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1910.djvu/27

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Diritto e filosofia, par Michele Barillari. 1 vol. in-8 de xii-200 p., Naples, Achille Cimmaruta, 1910. — Ce volume constitue la première partie (Critères préliminaires relatifs à la méthode) d’un ouvrage qui comprendra deux autres volumes consacrés, l’un à la théorie de la connaissance dans ses rapports avec le droit, l’autre aux rapports du droit rationnel et du droit positif. L’auteur y expose ses vues générales sur la méthode de la philosophie du droit au moyen d’une classification générale des doctrines, accompagnée d’une bibliographie nombreuse, arbitraire et assez inutilement encyclopédique, suivant la mode répandue aujourd’hui en Italie. Nous voulons dire que l’auteur ne peut se retenir, même à propos du droit, s’il lui arrive de citer, par exemple, Platon ou Aristote, de nous dire ce qu’il pense sur la théorie des idées, l’évolution de la pensée platonicienne, et de nous accabler de bibliographies et de questions tout à fait étrangères à son sujet. Ainsi s’allongent trop souvent les livres italiens de philosophie juridique : sous prétexte de rattacher le droit à la philosophie, ils noient leur lecteur sous une abondance de fiches encyclopédiques déversées avec trop peu de sobriété. Le tableau des doctrines ici tracé eût gagné à être condensé davantage. Voici les grandes lignes de cet inventaire. 1° Philosophies du droit tirant inductivement l’idée du droit de son contenu sensible, et auxquelles manque par suite tout caractère de nécessité. L’auteur y distingue trois groupes ; suivant que le droit y est considéré comme dérivant de la pure convention, ou de la force arbitraire (Protagoras, Hobbes, Gumplowicz, Austin, etc.), de la recherche de l’utile individuel (cyrénaïques, épicuriens) ou social (Mill, Bain ; l’auteur y rattache Stricker, Gumplowicz, Ihering, Menger, Nietzsche), ou enfin d’un principe d’organisme social. À ce troisième groupe, l’auteur rattache les philosophies socio-biologiques, socio-économiques, et socio-psychologiques, dont il recherche les traces de Platon à Krause, Herbart, Carlo Romagnosi et Spencer, etc., étudiant en passant le positivisme et le matérialisme économique, ainsi que les rapports du droit et de la moralité, et même les tendances de la psychologie moderne. 2° Philosophies déductives considérant l’idée abstraite et a priori du droit, tantôt comme idée hypostasiée,






tantôt comme idée innée, tantôt comme or -loi de la nature, tantôt comme intuition er rationnelle, tantôt enfin comme forme cl universelle (Platon, Gieéroh et les Stoï- la ciens, saint Augustin, saint Thomas, le Droit Naturel, Kant, Rosmrni). 3° Philosophies enfin qui, selon l’auteur, ont surmonté cette opposition de l’empirique et du rationnel, en comprenant que l’expérience et l’histoire ne sont rien sans l’idée, et que la raison n’a de valeur que si, loin de s’opposer au monde sensible, elle le pénètre et le recrée Vico, Schelling, Hegel. Avant Vico, l’auteur signalait au début,’ dans Galilée, opposé à Bacon, une utilisation analogue de la rcison, et faisait remonter jusqu’à lui l’origine delà philosophie moderne.

Del pragmatisme (confererida), par José M. IZQUIERDO y Martinez, 1 broch. in-16 de 57 p., Sevilla, 1910. – Conférence de vulgarisation du pragmatisme avec de nombreuses citationset unebibliographie. L’auteur- est très renseigné sur ce qu’il ’appelle Yêtiologie et l’embryologie de cette “ doctrine, c’est-à-dirë, la direction et le développement du pragmatisme. marque ̃’ avec clarté, dans une langue éloquente, l’origine de cette philosophie née du besoin de croire.

M. Izquiérdo affirme que le pragmatisme est une méthode et un critérium plutôt qu’un système ». L’essentiel de la doctrine est dans la réaction contre l’intellectualisme, « l’équivalence des concepts

d’utilité, de bonté et de vérité », l’importance donnée à la croyance dans la vie. 11 trouve partout des antécédents au pragmatisme ou des doctrines qui lui sont sympathiques, dans la morale des ’idées-forces de M. Fouillée et les « ideations collectives » de M. Durkheim, par exemple.

L’auteur n’ose pas prédire l’avenir de cette philosophie. « Elle est encore, écrit-il, dans la plus belle, période de sa vie, dans la fleur de ses illusions, dans sa jeunesse ». H. Izquiérdo croit que cette philosophie passera comme les autres il semble néanmoins enthousiaste sur ses destinées.

REVUES ET PÉRIODIQUES

Archives de Psychologie, publiées par Th. Flourkoy et Ed. Claparèdk, t. VIII, 1 vol., ïn-S° de 412 p., Genève, Kiindig octobre 1908-octobre 1909. N° _29 (oct. 1908). Pierre Boveï L’Etude expérimentale du Jugement et de la Pensée (p. 8-48). Des recherches importantes ont été faites dans -ces dernières années en Allemagne, en particulier par les psychologues de l’école de Wûrtzbourg, sur

la psychologie du jugement et de la