maladie possible en voie d’évolution (tuberculose, psychose, etc.) qu’il s’agirait de surveiller et d’enrayer avant qu’elle ait atteint entier développement. De cet état d’esprit M. Lemaître rapporte quelques observations assez complètes et approfondies.
II. Nocuité ou utilité de la division de conscience. Ayant eu l’occasion d’observer plusieurs fois du dédoublement de la personnalité chez les adolescents, il admet que « des cas peuvent exister où une division de conscience, trop souvent amenée par des circonstances explicables, mais imprévues, a pu préserver le sujet d’un malheur plus grand, d’un vice dangereux pour son existence peut-être ou d’une maladie mentale embryonnaire » (p. 241). C’est là, nous semble-t-il, une conception tout à fait inexacte de la dissociation mentale, et les résultats, si l’on veut les bien juger, n’en doivent pas être limités à un période de la vie du sujet comme l’a fait M. Lemaître. D’ailleurs, à approfondir un peu les choses, peut-être apparaîtrait-il que, « ce vice dangereux pour l’existence du sujet », il y est entraîné par une partie de son moi, dont l’autre le détourne, et que, par conséquent, si ce dédoublement contient la présence du mal, il en contient aussi et surtout la source. En outre il dénote un affaiblissement du pouvoir de synthèse, de l’attention de la volonté, affaiblissement toujours grave et d’un pronostic fâcheux.
III. L’évolution mentale d’un dégénéré supérieure. Cette dernière partie de l’étude de M. Lemaître est entièrement formée par l’observation très complète d’un dégénéré supérieur qu’elle suit depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte.
Émile Yung : Contribution à l’étude de la suggestibilité à l’état de la veille (p. 263-285). — La suggestibilité existe à l’état de veille, en dehors de l’état hypnotique, et M. Yung s’est efforcé de l’étudier chez des sujets d’âge et de profession différents. Il a montré que l’enfant est plus suggestible que l’adulte, les femmes plus que l’homme et, d’une façon générale, les gens habitués professionnellement ou par éducation, ou en vertu de leur tempérament à accepter des opinions toutes faites, à se soumettre et à obéir, le sont à un degré beaucoup plus grand que ceux accoutumés à penser par eux-mêmes. Binet avait montré qu’une forte suggestibilité était naturelle à l’enfant, « elle fait, dit-il, partie de la psychologie normale, au
même titre que la peur ». Pour M. Yung,
« si la suggestibilité diminue avec l’âge
elle ne s’éteint entièrement que chez le
petit nombre, et encore! La majorité des
hommes demeurent suggestibles pendant
toute leur vie, et la meilleure manière
de les corriger est de leur faire voir par
des artifices.du genre de ceux que nous
avons employés, combien il est facile de
les tromper » (p. 285).
N" 32 (juillet 1909). Clàparèbe ETBAADE
Recherches expérimentales sur quelques
processus psychiques simples dans un cas
d’hypnose (p. 297-394).
Bulletin de l’Institut général psychologique,
1 vol. in-8 de 631 p. in-8,
Paris, Au Siège de la Société, 1909.
N° I (janvier et février). CHARLES Henry
psycho-Physique et énergétique (p. 3-24).
CHARLES Henrï Psycho-biologie et énergétique
(p. 25-236). Cet important travail
ayant été publié part, une notice spéciale
lui est consacrée dans ce supplément.
• N° II (mars-avril). Hachet-Sobplet La
psycho-physique et les tropismes (p. 319341).
Cette communication est une critique
de la théorie des tropismes de
Loeb, récemment adoptée et défendue par
M. Bohn.A ces deux auteurs, qui tentent
d’expliquer l’activité des animaux inférieurs
et une partie de celle des animaux’
supérieurs par la notion des tropismes et
de la sensibilité différentielle, M. HachetSouplet
reproche « de ne pas voir que la
notion du tropisme ne s’accorde pas. avec
les réalités de la vie. En effet, les actes
des êtres vivants dépendent beaucoup
de l’énergie qu’ils ont empruntée par
la nutrition au monde extérieur. ces
mêmes êtres vivants passent par des
états physiologiques très différents et
aussi. des influences sensorielles agissent t
sur leurs appareils et ensuite plus profondément
dans l’intimité de leur être,
créant ainsi, pour eux, un passé psychologique
qui comprend celui de l’espèce
augmenté des acquisitions individuelles »
(p. 332). Cette activité interne s’opposerait
pour M. Hachet Souplet à toute hypothèse
d’une libération de l’énergie proportionnelleà
l’intensité de l’excitant,
hypothèse qui est à la base des théories
de Loeb et de Bohn. Il va même jusqu’à
écrire si un seul tropisme existait chez
Une espèce animale, il serait impossible de
comprendre comment cette espèce porirrait
vivre » (p. 333). Des expériences qu’il a
pratiquées sur des animaux de diverses
espèces lui ont permis d’établir une loi
opposée à l’hypothèse fondamentale de
Loeb et Bohn, la « loi de décroissance de
l’excitation sensorielle nécessaire à une
même réaction motrice » (p. 335).
L. DiMiEB. Reynolds et ses doctrines
d’art (p. 266-287).
D’ PIERRE BonNier L’esthétique de la
voix (p. 297-315).