Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1910.djvu/31

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– 31 – M. Courtier. Une langue, a dit Condillac, mais il a ajouté bien faite, c’est-à-dire appropriée à son objet. Or le langage proposé par M. Courtier est loin d’être approprié à son objet, et son système de signes et de symbole, très exactement calqué sur le langage ordinaire, ne vaut pas mieux que lui. Il vaut même moins, ayant le grand désavantage d’être obscur et d’exiger une initiation difficile et surtout inutile. Quant au rapprochement qu’il fait de sa tentative avec la notation ehimique, est-il besoin de montrer combien elle est peu fondée et sur quelle conception simpliste du rôle de la notation dans les sciences elle repose? G. Bohn Quelques problèmes généraux relatifs à l’activité des animaux Inférieurs p. 439-466. N°’iv (août-septembre) E. Fauré-Fremiet Les Prolistes devant la psychologie comparée, p. 524.– Dans cette conférence M. Fauré Frémiet s’attache à montrer les divers tropismes qui constituent tout ce que nous pouvons observer et tout ce que nous connaissons de la psychologie des protozoaires. Le tropisme n’est pas un réflexe car réflexe suppose système nerveux et les protozoaires n’ont pas de système nerveux. « Cependant, il est certain qu’il existe dans certains cas un chemin préformé ou même différencié sous forme de fibrille et qui semble conduire certaines excitations d’origine interne. On sait, en effet, que la frange adorale de quelques infusoires est parcourue par un mouvement vibratoire métachronique, et que si l’on sectionne la frange en un point, l’onde vibratile s’arrête à la coupure et ne passe point » (p. 331). Tous les mouvements des infusoires sont çonstitués par une série de crochets qui peuvent figurer une succession d’essais et d’erreurs. Mais c’est là une interprétation bien trop anthropomorphique. En réalité ces crochets, ces brusques mouvements en arrière, sont sous la dépendance du motor-reflex. Le motorreflex est tout simplement « le renversement du mouvement ciliaire au moment de l’excitation. Ce phénomène semble absolument général; il est la réponse de l’organisme à n’importe quelle excitation, quelle soit de nature chimique, physique ou mécanique. Mais nous savons déjà que le muscle réagit par la contraction à n’importe quel excitant, que le nerf optique traduit n’importe quelle excitation par une impression lumineuse. Le phénomène si simple qui semble commander toutes les réactions dont nous traduisons le résultat par le mot tropisme, le molor-refleXyle renversement brusque et temporaire du mouvement vibratile, n’est qu’un cas particulier de la grande loi de Johannes Mùllér, la loi d’irritabilité spécifique (p. 336-S37). G. BoHïi Quel-ques observations sur les chenilles des dunes (faites au laboratoire de Wimereux), p. 543-550. Nos 5-6 (octobre-décembre) G. Bohn ET Mlle A. Drzewinà Bévue annuelle-des travaux de ̃psychologie comparée (p. 599-62S). CORRESPONDANCE Mon cher directeur, Tout en remerciant la Revue du compte ̃; rendu très bienveillant qu’elle a fait de notre ouvrage La langue internationale et la science (mai, p. 9), qu’il nous soit permis de répondre un mot à son auteur, ou plutôt aux nombreuses personnes dont il se fait l’interprète, "qui n’ont ni le ’k loisir ni le désir de prendre parti. et se considèrent comme autorisées à adopter une attitude d’abstention systématique ». Elles semblent raisonner comme si, avant ° les décisions de la Délégation pour la langue internationale, il n’y avait qu’une langue auxiliaire. Qu’attendâient-ellesdonc alors pour y adhérer? La vérité est toute contraire il y avait une centaine de projets de langues, entre lesquels il était permis d’hésiter; la Délégation a été instituée précisément pour tirer d’embarras les gens qui n’ont pas le loisir ou la compétence nécessaires pour faire un choix; ils n’ont donc désormais plus d’excuse à leur « abstention systématique ». Il ne faut pas parler de « schisme », comme si en cette matière il existait une Église hors de laquelle il n’y a pas de salut. L’unité de la langue auxiliaire est le but de la elle seule pouvait et peut la réaliser, non pas par la réclame et par le bluff, mais par la méthode scientifique et critique. La science a prononcé; dès lors, les partisans désintéressés de la langue internationale n’ont qu’à adopter et à propager la Langue de la Délégation, l’Ido. II a du reste fait abondamment ses preuves, en traduisant, pour ses débuts, le Manuel d’Epictète et des textes philosophiques empruntés à "des auteurs aussi divers que Gomperz, W. James et- Poincaré, avec une fidélité telle, qu’on a pu par une seconde traduction inverse retrouver presque exactement les textes originaux. Cette langue n’est pas seulement patronnée, mais pratiquée par des savants; M. OsTWïLB, qui a présidé le comité de