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comme la synthèse de l’intuition du particulier et de la connaissance transcendantale.

Compte rendu du IXe Meeting de l’Association américaine de philosophie.

N° 3. — H. S. Shelton. — La formule de l’Évolution chez Spencer. Cette formule, ainsi que le principe de la persistance de la force, est purement physique et, par suite, la vérité ou l’erreur qu’elle contient est indépendante de toute métaphysique. Par « persistance de la force », Spencer entend les deux formules générales classiques : conservation de l’énergie, indestructibilité de la matière. Or l’ensemble du système de Spencer apporte a son principe une vérification inductive extrêmement forte, et la déduction, c’est-à-dire l’application à l’expérience, lui est généralement favorable ; si même elle ne l’est pas davantage, c’est qu’une loi qualitative ne comporte pas de conséquences aussi précises qu’une loi quantitative. L’article finit par une discussion des principales critiques de Ward contre Spencer (dans Naturalism and Agnosticism).

J. Lindsay. — La philosophie de Schelling. Distinction dans le système de Schelling de trois périodes : spinozisme, principalement consacré au problème de Dieu, — naturalisme, — idéalisme transcendantal.

E. G. Spaulding. — La structure logique des systèmes qui se réfutent eux-mêmes. Article entièrement consacré à la critique du phénoménisme. On peut dire que ce dernier fournit sa propre réfutation, en ce sens qu’il admet toujours une relation interne entre l’esprit et les choses.

W. E. Hocking. — Comment les idées atteignent la réalité. L’idéalisme est dans son droit quand il affirme que l’attitude primaire et naïve vis-à-vis des objets doit être soumise à une interprétation critique ; mais il a tort de pousser celle critique jusqu’à nier l’indépendance des choses à l’égard de l’esprit, car la distinction existe toujours, tout au moins entre le moi que je suis et le moi qui pense des objets. D’autre part, le fait que le sujet prend des attitudes volontaires vis-à-vis du non-moi suppose chez celui-ci un germe d’indépendance. Cette indépendance se manifeste, non seulement dans la sensation, mais dans l’idée, qui n’est qu’une élaboration du sensible. Sans doute l’esprit porte en lui des principes propres qui président à l’expérience, à savoir les catégories de cause et de substance ; mais par ces catégories mêmes le sujet est donné à lui-même comme partie de la nature, c’est-à-dire, en un sens, comme objet. Ainsi nous sommes ramenés à la conception spinoziste de la substance. Elle est « ce qui est en soi et est conçu par soi », non pas en ce sens que la logique contrôle la nature, mais parce que la logique est la nature même.


INFORMATIONS

L’Institut International de Sociologie est une association scientifique, fondée en 1893 à Paris et reconnue d’utilité publique par décret du président de la République française en 1909. Il réunit ses membres et ses associés en des Congrès périodiques, qui se tiennent dans les différentes capitales successivement et sont consacrés à l’étude des plus importantes questions de la philosophie sociale. Les 5e, 6e et 7e Congrès ont siégé aux Universités de Paris, de Londres et de Berne en 1903, 1906 et 1909. Ils ont eu respectivement comme sujets : les rapports de la sociologie et de la psychologie ; les luttes sociales ; la solidarité sociale. Le 8e Congrès va se tenir à l’université de Rome, du 7 au 12 octobre 1912. Il aura comme sujet : le progrès. Ce grand fait sera envisagé, tant dans ses différentes formes particulières (anthropologique, économique, intellectuelle, morale, politique, etc…), que dans sa nature et ses lois générales.

Toutes les communications relatives au Congrès doivent être adressées à son secrétaire général, M. René Worms, directeur de la Revue internationale de Sociologie (115, boulevard Saint-Germain, Paris).


RECTIFICATION

Nous écrivions dans notre Supplément de mai (p. 20, col. 2) : « C’est M. Berth, si nous ne nous trompons, qui a inspiré la fondation, à côté de l’Institut d’Action française, d’un cercle P. J. Proudhon ». Cette information est inexacte : des renseignements fournis par les fondateurs de ce cercle, il ressort que ce groupe d’études a été constitué sur l’initiative de MM. Georges Valois et Henri Lagrange.




Coulommiers. — Imp. P. Brodard.