Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1913.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

– 29 – phrase et les déviations du type normal. C’est en somme un traité élémentaire de logique musicale, écrit par un auteur famitier avec la musique, traité qu’il faut recommander à tous ceux que préoccupent les questions d’esthétique musicale. On ne voit pas qu’il y ait de réserves graves à formuler. Peut-être l’auteur, dans sa théorie du rythme, est-il trop porté à en donner une explication purement intellectualiste il rapporte en somme les distinctions des temps forts et des temps faibles aux mouvements de l’attention. La fluctuation de l’attention constitue « l’unité de pensée » qui est àL la base de la forme musicale. L’auteur montre du reste (p. 1G0) que cette forme logique rencontre une autre forme, la forme émotionnelle, qui exprime le contenu même de la musique, de sorte qu’en somme. la forme musicale est la combinaison du rythme intellectuel et des oscillations du sentiment. On certain Fragments of the PreSocratios. Critical Motus and Elucida tionx par William Arthur Heidel. Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, vol. XLVIII, n° la, mai 11)13, pp. (Î81-734. Suite de corrections et de remarques proposées sur les fragments des antésoeratiques publiés par Diels. Ces notes avaient été rédigées en partie sur la demande mume de .M. Oiels. Elles ont une grande importance, comme tous les travaux analogues de M. Heidel. Elles se rapportent à Anaximandre, Anaximène, Xenophane, Heraclite, Epicharme, Parménide, Zenon, Mélissos, Empédocle, Philolaos, Anaxagore, Diogène d’Apollonie, Leucippe. Aucune n’est négligeable. Dans l’impossibilité de tout résumer ici. hornons-nous à signaler au passage quelques suggestions particulièrement intéressantes. 1° M. Heidel interprète autrement que Diels le fragment d’Anaximandre SeSôvas yàp aù-à Siy.vjv xài Ttcriv âXXv-oi;, etc. D’après lui, a-j-rà ne signifie pas les choses individuelles, mais les qualités contraires, chaud et froid, sec et humide, etc., et le ïitj ttév -où ypôvov ti.i’.v se rapporte simplement à l’ordre des saisons (p. 684 et suiv.). Ce serait déjà une doctrine analogue à celle d’Heraclite, laquelle au surplus remonte en réalité à Alcméon, contemporain d’Anaximandre. 2° Sur le texte de Plutarque, Strorn. 2 zrp Se àz xoO aî6io-j ydvînov 6spnoO ts xal •b-jypoû àTio-pi8r)vai (Vorsokratiker, pp. 13, 34), .M. Ileidel propose de ne pas rapporter -roO aîSio-j à ï’Apeiron. et de comprendre •̃ de toute éternité ». D’autre part xb yôvcpiov toû E)Epij.oO -ai ilnjxpoO serait le principe générateur des qualités, c’est-à-dire déjà une première spécification de ï’Apeiron (p. 687). Enfin, contrairement à l’opinion de Diels, M. Heidel ne croit pas que le cosmos d’Anaximandre soit de forme sphérique il faut plutôt penser à une série d’anneaux concentriques, ce qui rend intelligible la comparaison avec un arbre qui figure dans le pseudo-Plutarque. 3° Sur le texte d’Héraclite, fragment 48 tw oùv tô$m ô’vo(ia fScoç, é’pyov oà ôivaroç, M. Heidel fait observer qu’il ne s’agit pas seulement d’un jeu de mots sur pio; (vie) et ptôç (flèche), mais des débuts d’une théorie générale de la définition qui doit être fondée sur la fonction de chaque chose (p. 703). Cette théorie reparaît chez Socrate et chez Platon. A propos d’Heraclite,signalonsencore l’ingénieuse reconstruction du fragment 67, d’après Platon Cratyle 394 A, et Lucrèce 2, 847. Matter and Form in Aristotle a Rejoinder, par IsAAc Husik, 1 broch. in-8 de 9:3 p., Berlin, Leonhard Simion, 1912). – Réplique aux articles deNeumark (Archiv., t. XXIV) qui répondaient euxmêmes à la critique dirigée par M. Husik contre l’histoire de la philosophie juive de Neumark. Après quelques mots de regrets sur le ton discourtois employé par Neumark, l’auteur s’efforce de justifier sa conception personnelle de la matière et de la forme chez Aristote, et il discute un à un les passages allégués par son contradicteur. Il maintient les reproches qu’il avait adressés i un auteur très érudit et riche en idées, mais dépourvu de critique et surtout de modestie (p. 91). Il Materialismo Storico in Federico Engels, par Rodolfo Mondolfo, professeur à l’Université de Turin, 1 vol. gr. in-8 de 335 p., Genova, Formiggini, 1912. La conception matérialiste de l’histoire a suscité, comme on sait, toute une littérature très abondante une bonne partie des ouvrages qui lui ont été consacrés sont dûs à des commentateurs qui ont plutôt cherché à en varier les formules et à en découvrir des applications nouvelles qu’à en rechercher le principe et à en examiner la valeur. Parmi les écrivains qui se sont au contraire efforcés d’examiner la doctrine quant à son contenu véritable, à son origine et à sa signification durable, il faut citer Antonio Labriola et Benedetto Croce en Italie, Ch. Andler et G. Sorel en France; mais leurs travaux sont restés à l’état de fragments. Le livre de M. Mondolfo qui joint à un esprit critique et à une érudition tout à fait remarquables une méthode rigoureuse (tous les problèmes que sou-